« De toute façon, les plus grands ont commencé petits. » Tu l'as dit Bobby ! Après un premier long-métrage ringard mais coloré et inventif, Tim Burton revient à la télévision en 1986, d'abord un épisode pour "Alfred Hitchcock Présente" puis cet "Aladdin and His Wonderful Lamp" pour "Faerie Tale Theatre", série fantastique ultra-cheap créée et animée par son amie Shelley Duvall, qu'il avait dirigée dans Franwenweenie, adaptant les contes les plus connus. On a pu y découvrir des stars avant leur renommée, aussi bien devant que derrière la caméra, Peter Medak, Nicholas Meyer et même Francis Ford Coppola s'étant prêté au jeu.
Dépourvue de moyens, la série a pourtant connu un public (américain seulement) enfantin et a tenu on ne sait comment pendant six saisons. Parce que Burton ou pas, c'est terriblement nul : décors en carton pâte, effets spéciaux moins réussis que ceux de George Méliès, acteurs cabotins à la ramasse, dialogues théâtraux et nunuches... Rien n'est à sauver dans cette adaptation des contes des "Mille et Une Nuits" où un clochard arabe découvre une lampe par le biais d'un faux oncle désireux de mettre la main sur cet objet magique capable d'exaucer les souhaits, avec en prime les deux génies initiaux du conte, celui de la lampe et celui de la bague.
Interprété par un horripilant Robert Carradine (qui cartonnait alors avec Les Tronches), le héros-titre s'avère être une tête à claques insupportable tandis que Leonard Nimoy en fait des caisses en méchant sorcier maquillé à la truelle et James Earl Jones rit plus aux éclats entre chaque mot que James Baskett dans Mélodie du Sud. On retrouvera certes deux designs burtoniens dans la caverne aux merveilles et un début d'idée pour le futur désert fantasmagorique de BeetleJuice mais rien d'autre. Réservée aux plus curieux, cette erreur de parcours jamais amusante, ringarde et ennuyeuse ne vaut pas un pet de lapin.