Voici le troisième et dernier chapitre des aventures d'Aladdin et de ses amis après deux long-métrages d'animation et une série de 95 épisodes. Ce long-métrage a été écrit comme la conclusion du personnage d'Aladdin et de toute son histoire, a t-il réussi son pari ? Et bien oui. J'ignore si c'est du au fait que je l'appréciais avant de me mettre aux critiques mais j'ai réellement apprécié cette suite, j'irai même jusqu'à dire que je la préfère au "Retour de Jafar". Par contre, il y a pas mal de problèmes dans ce long-métrage, même si il reste fort sympathique.
+ Positif
Personnages: Aladdin (Guillaume Lebon) est un homme qui s'apprête à épouser la femme de sa vie mais, en apprenant la survie de son père, il est déterminé à le retrouver pour le connaître et pour qu'il assiste à son mariage. Ça se comprend quand on se met à sa place, qui ne redonnerait pas une chance à son père en apprenant qu'il est en vie ? De plus, c'est un personnage attachant qui veut se sentir pleinement heureux avec son père et la femme de sa vie.
Jasmine (Magali Barney) est une princesse qui s'apprête à passer à un événement majeur de sa vie, son mariage avec Aladdin. C'est une princesse attachante qui sait aider Aladdin quand il le faut et qu'il en faut pas sous-estimer, elle a beaucoup plus de poigne qu'on ne pense. Ça fait plaisir de la revoir se débrouiller toute seule, là où "Le Retour de Jafar" ne lui avait pas donné de réel développement.
Génie (Richard Darbois) est un ami délirant mais présent quand Aladdin a besoin d'aide. Pour être honnête, Aladdin ne serait sûrement pas allé loin sans son aide. Bref, il est génial et il sait se rendre utile pour Aladdin lorsqu'il a besoin d'aide.
Le Tapis est plus un allié lors des transports et des moments difficiles plutôt qu'un véritable personnage. On arrive toujours à le comprendre quand il veut s'exprimer mais il n'a pas une écriture comme dans le premier opus. Malgré tout, il reste un personnage assez utile, surtout dans les situations extrêmes.
Iago (Eric Metayer) est un perroquet assez cupide qui pense avant tout à sa petite personne et aux trésors. C'est un personnage qui peut sembler détestable mais qui a une évolution réussie au fur et à mesure du long-métrage. En tout cas, on comprend ses choix quand on se met à sa place.
Cassim (Jacques Frantz) est le père d'Aladdin, c'est un homme qui a abandonné sa famille pour trouver des revenus et leur offrir une belle vie mais il n'est jamais revenu. C'est un père qui a été absent quand Aladdin avait besoin de lui mais qui reste un père qu'on comprend quand on se met à sa place. De plus, il est beaucoup plus proche d'Aladdin qu'on ne pourrait le croire. En tout cas, c'est un personnage bien développé et qui apprend à connaître son fils tout en apprenant de lui.
Il n'y a pas grand chose à dire sur les autres personnages,
Méchant: Sa'luk est un des 40 voleurs et cherche à devenir le roi des voleurs à la place du roi des voleurs. C'est un méchant qui fonctionne bien dans ce long-métrage, surtout que ce n'est pas un méchant qui en veut à Aladdin en particulier, mais à son père. Sinon, c'est un Iznogoud en plus classe et en plus fort. Personnellement, je trouve que c'est un bon méchant qui fonctionne pour cette suite, même si il ne vaut pas Jafar.
VF: Honnêtement, elle est encore très bonne. Toutes les voix principales sont revenues, sauf Paolo Donmingo qui a été remplacé par Guillaume Lebon, mais ça colle tout aussi bien à Aladdin en vérité. Sinon, je suis assez impressionné par Alain Dorval en Sa'luk, il a beau nous rappeler Pat Hibulaire, on arrive à voir un autre personnage que Pat. En tout cas, la VF est toujours bien gérée dans la majorité.
Histoire: Aladdin et Jasmine sont sur le point de se marier mais leur mariage est interrompu par la tentative de vol des 40 voleurs. Aladdin apprend alors que son père est toujours en vie et prisonnier des 40 voleurs, il décide de partir à leur poursuite afin de récupérer son père. C'est une histoire assez intéressante à suivre, tout en donnant envie de connaître le père d'Aladdin.
Références: Elles sont surtout faites par le génie et tout ce qu'il connait par rapport aux autres long-métrages de Disney, ce sont de bonnes références. A dire vrai, le génie sait ce qu'il fait comme références, tout en faisant en sorte que ça colle à ce qui se passe. Aussi, on a quelques références à la série "Aladdin" qui sont bien faites sans gêner ceux qui n'ont pas vu la série.
Costumes: Et bien, encore une fois les costumes sont de bonne qualité. J'ai été surpris de voir Aladdin dans une nouvelle tenue mais ça doit être sa tenue maintenant qu'il se sent prêt à épouser la princesse. Sinon, j'aime bien la tenue du roi des voleurs et les tenues de mariage de notre couple (Jasmine est sublime dans sa robe de mariée).
Symbolisme: Il y en a peu mais il fonctionne quand même. Le symbolisme se voit surtout avec à travers la dague de Cassim, qu'Aladdin voit comme une manière de croire en lui, et le trésor, par rapport à l'évolution de Cassim et de ce que ce trésor représente pour lui. Bref, le symbolisme fonctionne bien et ça fait plaisir à voir.
Relation: Je ne parle pas de la relation entre Aladdin et Jasmine, elle a déjà eu ses problèmes et ses évolutions, il n'y a plus rien à en dire. Je parle surtout de la relation entre Aladdin et Cassim, on sent qu'ils apprennent l'un de l'autre tout en apprenant à se connaître. Bref, c'est une relation père-fils qui fonctionne bien.
Humour: Encore une fois, le génie est toujours aussi bon pour réussir à nous faire rire. Sa personnalité est tellement délirante qu'il arrive souvent à nous faire rire et/ou sourire. Sinon, l'humour est aussi réussi avec Iago et sa personnalité, il est parfois drôle sans voler la vedette au génie.
Univers: Quand on fait une suite, il faut étendre l'univers, et c'est le cas ici. Ça se voit surtout avec les nouveaux lieux et le fait qu'on part explorer les océans plutôt que de rester à Agrabah et dans le désert. Bref, c'est une suite qui rend l'univers plus riche et plus intéressant à suivre.
Mise en scène: Elle n'est pas excellente mais elle est bien travaillée et nous offre de bonnes idées. Elle fonctionne mieux dans la manière de renforcer des situations; mais elle reste aussi efficace pour nous expliquer certaines choses sans à avoir besoin de dialogue.
Message: J'ai eu du mal à voir le message mais j'ai réussi au bout de la deuxième fois. Il faut penser aux autres avant de penser à soi-même, surtout quand il s'agit de ses proches. C'est un beau message que les enfants retiendront avec ce long-métrage.
Thèmes musicaux: Ce sont de beaux thèmes musicaux dans la majorité, ils collent assez bien à tout ce qui se passe à l'écran. D'ailleurs, j'ai une grand préférence pour ceux-ci plutôt que les chansons chantées, ça reste agréable sans être excellent.
Introduction: Le long-métrage démarre par l'arrivée de plusieurs personnes dans la ville d'Agrabah et la chanson du génie qui nous explique ce qui se passe. C'est une introduction intéressante qui donne envie d'en savoir plus sur ce qui se passe.
Décors: Encore une fois, les décors sont bien travaillés dans la majorité du long-métrage. Que ce soient les anciens lieux, comme dans le palais, ou les nouveaux lieux comme la caverne des voleurs, on voit que les décors sont soignés.
Fin: C'est un très belle fin pour ce long-métrage et pour toute l'histoire d'Aladdin qu'on a suivi depuis ses débuts. C'est une bonne fin pour nos personnages après tout ce qui s'est passé à Agrabah, c'est beau.
- Négatif
Stupide: Alors, je ne veux pas faire ma mauvaise foi mais je pense qu'on peut dire que le méchant est un peu stupide. Imaginons que vous cherchez le plus grand trésor qui existe sans savoir où il est, que vous avez sept hommes de main et un oracle à qui vous pouvez poser une seule question. A ce moment là, vous dites à un de vos hommes de demander où est le plus grand trésor du monde, et à un autre de vous montrer le chemin. Pourquoi harceler Cassim à poser la question lui-même alors qu'il y a beaucoup de monde sur le bateau ? Il aurait même pu demander ce que Cassim a en tête puis demander à ses sbires de trouver la main de Midas. Enfin, ce n'est pas un drame mais c'est avec ce genre de scène qu'on se rend compte de l'intelligence de l'ennemi. Au passage, sa dernière scène n'est pas stupide, elle mais j'y reviendrai plus tard.
Chansons: J'aime bien la majorité des chansons des deux opus, mais là, il n'y a que la première moitié qui m'a plu. Au passage, je ne parle que des nouvelles chansons. La Fantasia à Agrabah est sympa, la chanson d'Aladdin et Jasmine aussi ainsi que la chanson de fin. Par contre, la deuxième chanson du génie et la chanson des voleurs, j'ai complètement oublié les paroles. Bref, il y a le pour et le contre dans les chansons, même si elles servent toutes le récit.
Abu: Cette fois, Abu n'a aucun développement, il est juste là parce qu'il fait partie de la bande d'Aladdin mais il ne se rend pas très utile en général. Mais là, c'est un peu plus pardonnable étant donné qu'ils n'ont pas mis un début de développement qui n'aboutira jamais comme dans l'opus précédent. Donc, voyez le juste comme une mascotte sans réel développement. Par contre, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, j'aime beaucoup ce petit singe.
Faux-raccords: Je vous jure que je ne le fais pas exprès mais j'ai repéré des faux-raccords dans ce long-métrage. Vous avez le voleur chinois qui se fait écraser, alors que sur le plan d'après, on le voit qui se prépare à se battre contre un intrus de la grotte. Bref, ce sont des faux-raccords qu'on repère en faisant attention, rien de plus.
Animation: Il y a des progrès par rapport à l'opus précédent mais c'est un niveau d'animation qui reste en dessous du premier long-métrage. Attention, l'animation est quand même pas mal dans la majorité mais on sent qu'il y a des moments où les dessinateurs étaient moins inspirés que d'habitude et c'est bien dommage.
Niveau Méchant: Alors, Sa'luk est un bon méchant pour ce long-métrage, mais on est assez loin du niveau de Jafar. C'est un méchant qui fait de son mieux en ayant un développement classique mais il nous fait beaucoup regretter Jafar et ses tours de magie. En vrai, ceci est plus un regret qu'un véritable défaut.
Incohérence: Maintenant que j'y pense, la maison d'Aladdin n'était pas comme ça dans le premier opus, la seule chose qui n'a pas changé est le fait qu'il a une belle vue sur le palais. Bon, ce n'est pas un drame mais on voit bien que ce n'est pas la même maison quand on se souvient du premier.
Suite: Evidemment, si vous n'avez pas vu le 2, vous ne comprendrez pas certaines choses, comme le fait que Iago soit dans leur camp. Ils ont beau dire que Jafar ne viendra plus les embêter, ça n'empêche pas une petite explication pour ceux qui n'ont pas vu les anciens films.
!!! PARTIE SPOIL !!!
Mort méchant: Alors, vous aurez remarqué que le méchant meurt en se faisant transformer en or à cause de la main de Midas. Il est vrai que ça peut sembler débile mais, quand on y réfléchit, ce n'est pas une mauvaise idée de mort. Sa'luk est très cupide, il veut être au dessus de tout le monde et veut avoir tous les trésors que Cassim cherche, il est donc normal qu'il meurt ainsi. Il était tellement obsédé à l'idée de trouver les trésors qu'il a fini comme Midas, détruit par son amour des trésors. Bref, pour moi, c'est une mort qui fonctionne bien et qui va avec la personnalité du personnage.
Fondu au noir: En effet, il y a un passage où le long-métrage fait un fondu au noir après la découverte de l'oracle. Notez que c'est le seul fondu au noir de tout le long-métrage sauf à la fin, et c'est ce qui est le plus souvent utilisé pour marquer le final d'un long-métrage. Ici, c'est plus pour marquer la fin de l'acte I et ça fonctionne bien. De plus, je me souviens que la série faisait pas mal de fondus au noir pour marquer le suspense, c'est sans doute le cas pour cette scène aussi (en plus de marquer le temps qui a un peu passé).
Chant: Oui, la majorité des voix des personnages ne sont pas les mêmes quand ils se mettent à chanter (sauf le génie et Iago), mais je ne vois pas le problème. Certaines comédiens de doublage ne savent pas chanter, et d'autres ne sont spécialisés que dans le chant, il faut bien varier les métiers. Alors oui, ça créait une grosse différence de voix mais ça ne nous empêche pas d'apprécier le doublage du long-métrage, ce n'est pas mon cas en tout cas.
Dix-versions: Je ne pensais pas dire ça un jour mais le Génie a sorti la seule mauvaise blague de toute la saga Aladdin. Il doit faire diversion et nous sort la phrase, "et pourquoi pas onze ?". Purée Génie, heureusement que c'est la seule mauvaise blague que j'ai repéré dans les trois long-métrages. Il était presque à un sans-faute, à une blague près, c'est dommage.
Au final, c'est une conclusion sympathique sur notre cher Aladdin et ses amis. Malgré que je n'ai pas encore regardé la série, je trouve cette conclusion assez réussie. Malgré une animation pas toujours au top, une moitié de chansons inintéressantes et un méchant qui n'est pas à la hauteur de Jafar, on a des personnages travaillés, une mise en scène efficace, une VF de qualité, une histoire intéressante et du symbolisme efficace. Après, cette suite Disney ne convaincra pas tout le monde, ce qui peut se comprendre, mais je vous conseille vraiment cette suite qui doit être une des rares bonnes suites de Disney. Surtout que ça apporte une bonne conclusion à Aladdin, de quoi faire plaisir aux fans sans toucher à l'excellence. En tout cas, il plaira plus que Le retour de Jafar, c'est une certitude.
Même si Jafar restera le meilleur méchant d'Aladdin et un de mes méchants préférés des films d'animation de Disney.