La naissancedu rêveur...( partie 1 sur le thème de la dualité)

Je me rappelle distinctivement le boitier du film. Par je ne sais quel miracle( à l'époque), mon père avait réussi à obtenir une copie parfaite en VHS du film, deux jours avant sa sortie réelle. Ma mère avait écrit exactement ces mots: " Bonne fête Johnny B!!! Avec ton beau aladdin… xxx". Juste à y repenser, elle me manque. Elle savait mettre un peu de magie dans le quotidien. Pas nous, les hommes dans la famille. Plus peureux envers le bonheur facile, méfiant, on l'évite même un peu pour je ne sais quelle putain de raison. On a la flemme d'oser y gouter parce qu'on sait à quel point c'est bon mais que ca ne dure malheureusement pas longtemps dans le sablier d'une vie. Enfin si. Mais on s'en rend compte après. Une fois qu'on l'a perdu. Souvent, pour de bon.

Toujours est-il que ce film, je l'ai regardé sous toutes ses coutures, dans tous les sens, et je le buvais carrément à chaque fois. Plus que Albator, Goldorak, et tous les héros existant à cet époque tel un Spider Man en dessins animés. Parce que j'y croyais. Bordel que j'y croyais. Autant que l'Alchimiste de Paulo Coelho. Je vais la trouver ma Fatima!!! La lampe représentait d'ores et déjà le puit aux souhaits, la croyance qu'en le voulant vraiment fort, on pouvait obtenir des souhaits dans la vie. Surtout basé sur le mérite en tant qu'individu. Plus je suis bon, gentil, près des valeurs relativement catholiques, plus j'avais de chances que mon souhait soit accordé. Et j'en faisais des enfoirés de vœux. La plupart du temps, ca arrivait. Parce que les désirs des enfants sont souvent plus simple qu'on ne le croit. Que ma mère soit toujours là ( elle me manque… Je me suis fait une recette aujourd'hui qu'elle faisait à l'occasion. C'est jamais aussi bon sans elle…), que mon père me passe la main dans les cheveux une fois de temps en temps. Ce genre de trucs…

Plus tard, je faisais des souhaits de vaincre un ennemi en particulier, à devenir fort, à trouver l'amour. Une fois exaucé, je changeais de registre. Demander que mes enfants soient en bonne santé, intelligents, normalement constitués. Tout petit, je lançais des rayons avec mes yeux. Je plissais les yeux en regardant un lampadaire. J'ai jamais pu faire mieux. Mais j'y ai cru. J'ai essayé souvent de tirer des toiles d'araignées avec mes poignets. Sans succès. Tout ca pour dire que le grand débile que je suis devenu, avec mes deux faces bien distinctes, est né de ce film. La part de moi la plus belle est inspiré d'Aladdin. La bienveillante, le père aimant, le fils lourdaud mais fidèle, l'amoureux qui croit à sa dernière. J'avais d'ailleurs fait le souhait à Noël ( date propice à la formation de vœux, c'est bien connu…) de trouver l'amour. Et croyez le ou non, c'est arrivé bordel de merde !!! 2 Mois plus tard, je regoûtais aux joies d'être beau, d'être désiré, de planer. Malheureusement, on ne m'avait pas dit que j'y toucherais juste un certain temps. Maintenant, je ne lance plus des faisceaux lumineux avec mes yeux. Je lances des regards menaçants. Enfin, c'est ce qu'on dit. J'ai l'air de vouloir crucifier la personne en face de moi lorsque je suis contrarié. Je fais meme pas exprès. C'est un des pouvoirs spéciaux qu'on m'a donné sans que je ne sache encore très bien le fonctionnement. Mais ca aide, parfois. Avec les cons, les déchets humains et les enfoirés de trou du cul. Tant mieux. J'économise mon énergie en n'ayant pas besoin de taper. L'effet est assez grisant. Mais pour l'avoir testé à plusieurs reprise, c'est le regard colérique qui séduit. Pas mon oeil normal. Celui-là semble être même très triste et ne fait pas partie des faiblesses qu'un super-héros ayant droit à des vœux à la volonté de montrer. Carapace, armure pour cacher le petit Aladdin pur et innocent.

Et puis, d'un coup, tout cela a cessé de fonctionner. Sans prévenir. Et pourtant, c'est à ce moment précis que j'en aurais eu le plus besoin. Guérir ma mère et la garder près de nous plusieurs années (celle-là je ne la prends pas par contre, le karma aurait pu se forcer !"/$%?& ). Devenir un homme accomplit sans ce côté taciturne qui voit les branches et non le soleil qui se pointe au travers. Père plein de frics, amoureux fier comme un coq et libre de sa personne. Un peu le super-héros de sa descendance. Bah, non!. rien de tout cela. Une sorte d'illuminé à la façade bien campée afin d'éviter les blessures provenant de l'extérieur. L'humain, entre autres. Je le déteste.

Ca s'envole les rêves. Parfois, je fais encore un souhait lorsqu'il est 2:22. Ca ne marche pas. Mais je ne perd rien à l'essayer. Je souhaite de rencontrer encore l'amour. Ma dernière si possible. De demander la protection de mes enfants dans ce bas-monde. Mais parfois…

Il arrive que je n'y crois plus. Du tout. C'est là que Hulk apparait. Pour en avoir une idée nette, il suffira de se rapporter à la partie 2 de ce thème indiqué dans le titre.

Elle se trouvera sur la chanson Unsainted de Slipknot…