Beaucoup de matière noire pour si peu de matière grise
J'y allais pourtant avec une infinie bienveillance. Voire une part d'aveuglement parce que je savais bien au fond de moi que jamais je ne retrouverais les émotions que me procurait mon héro préféré "de quand j'avais 10 ans". Oui mais voilà quelque part on espère. On veut croire au miracle. On veut retrouver ce qu'on a aimé. C'est humain.
D'ailleurs j'étais presque rassuré lors des 20 premières minutes. D'abord parce que visuellement c'est une claque. Il y a un soin réel porté à la modélisation des personnages avec parfois une remarquable créativité (dans le look des armures de l'équipage par exemple ou les fringues : un multitude de détails soignés qui sont conformes à ma perception de l'univers d'Albator). Toshirô est particulièrement réussi. Ca m'a bluffé à plusieurs reprise au cours du film. Nausicâa serait à tomber si on ne tombait pas dans l'excès gratuit d'effets sexy (string qu'on devine sous les collants, déhanché de 1ere Dauphine au concours des miss de Chalon en Champagne et je ne parle même pas de la scène parachutée de douche en apesanteur).
Preuve était donc faite qu'il y avait de la matière et des moyens. Qu'on aurait pu tirer un très bon film d'animation du héros mythique de Matsumoto. Mais cette promesse malheureusement ne dure qu'un temps. Très vite, trop vite, le film dérape puis sombre dans un galimatia pénible virant même au ridicule dans un final abracadabrantesque où l'on ne comprend absolument rien. On est juste soulagé que ce massacre se termine.
C'est au final du gâchis car il y avait une part de très bon. Il aurait fallu tirer de cette histoire un film sombre. adulte. Là, au final, c'est le règne de la confusion, du compromis, de la facilité où, toutes générations confondues (mon fils de 13 ans m'accompagnait), on se perd et on ne pipe plus rien.
Je pense qu'il y avait malheureusement trop peu à comprendre. Beaucoup de matière noire pour si peu de matière grise...
EDIT: Reste la magie du personnage. Fascinant de charme et de classe. Comme me l'a rappelé une amie proche "Albator est une histoire crée pour rendre des générations de petites filles amoureuses des mauvais garçons..."