N'est pas corsaire qui veut.
L'idée de le voir au cinéma ne m'était même pas passer à l'esprit.
Il faut dire qu'une sortie tous frais payés ne se refuse pas.
Pourtant, le mythe d'Albator m'a toujours fasciné. Que ce soit à travers les animés numérotés "78" et "84", ou encore la version papier éditée chez Kana.
Mais ce film, je ne l'ai pas senti dès le début en voyant par petits bouts les trailers. Pas qu'il soit une bouse cosmique, mais cette transposition sur grand écran m'a donné des frissons dans le dos, et pas pour les meilleures raisons...
A part se laisser guider par une vieille nostalgie, cet Albator du second millénaire ne représente quasi-aucun intérêt pour une grande partie du public, au mieux elle est accessible par tous en tant que divertissement.
Répétant les poncifs japoniais et manquant terriblement de zèle, la réadaptation d'Aramaki ne m'a pas transporté, ni touché comme elle le voulait. Je pense particulièrement aux personnages que j'ai trouvé fade, ils puaient tellement l'artificiel, excluant une potentielle épaisseur à cause notamment des dialogues... j'avais l'impression de réécouter les doublages français du jeu vidéo Blue Dragon - à titre de simple exemple comme tant d'autres pourraient s'y prêter.
Evidemment, ce long-métrage vaut surtout pour ses prouesses visuelles et sonores. Les combats spatiaux ne sont pas ragoutants mais restent appréciables et font avancer l'histoire ; elles permettent surtout de faire agir l'Arcadia qui est une putain de réussite ! Son aura obscure s'illustre jusque dans l'intérieur du vaisseau par l'intermédiaire de son capitaine badass à la cape noire.
Un spectacle confiné par le savoir-faire nippon. C'est ce que j'appelle de la pure science-fiction, celle qui ne prend pas de risques mais qui ne se vautrent pas complètement en se recentrant sur les mauvais côtés de l'humanité, en balançant des phrases philosophiques sous fond d'epicness.
Mais voilà, à tout ça le réalisateur n'y a pas donné d'âme, juste une belle plastique saupoudrée de quelques morceaux de bravoures perdus dans l'immensité spatiale.
En des termes plus saligauds, on pourrait aussi considérer que c'est une parade étoilée de fiottes à bord de flottes fortement armées qui se prennent le bec et s'entresucent plus qu'ils s'entretuent. "On pourrait" j'ai dis.
Le vrai défi, peut-être, aurait été de monter un projet non-animé.