Dès la première bande-annonce, j'ai craint de constater avec horreur qu'une série phare de la SF contemporaine, sommet de philosophie neurasthénique et néanmoins profondément humaniste, avait été grimée en blockbuster neuneu avec que des vaisseaux qui se tirent dessus à grands renforts de gros plans racoleurs sur les canons.
Déjà, Appleseed en son temps ne m'avait que moyennement convaincu, et je redoute de voir Shinji Aramaki saloper le Capitaine. Je me suis précipite donc sans retenue dans la première salle qui le diffusait en VO et en 3D histoire d'en avoir le cœur net.
Stylisitiquement c'est beaucoup plus satisfaisant que son Appleseed. C'est tout de suite plus riche, dense et mieux animé. Le chara-design se permet des audaces bienvenues ( comme le personnage de Yattaran ) et le film des fulgurances visuelles inoubliables. Il y a entre autres la plus belle scène de douche de l'histoire du 7e Art !
Et surtout, cette version d'Albator parvient à retrouver ce côté fable philosophique triste qui faisait le charme de la saga originale... Il n'arrive pas au même niveau, mais au moins il y va. Ce qu'il y a de singulier, c'est qu'il ne propose pas non plus une forme définitive d'action folle comme le faisait par exemple Final Fantasy VII - Advent Children. A trop ménager la chèvre et le chou, il trouve certes un équilibre, mais n'arrive pas à bouleverser totalement son spectateur...
Malgré tout, je me suis laissé entrainer, j'ai vibré, j'y suis retourné avec ma fille en VF et je dois reconnaitre que, en l'état, il s'avère un des films d'animation les plus satisfaisants de l'année... Surtout dans son dernier tiers, où il entérine en une réplique le fait d'être différent de ce que l'on connait : les héros acceptent que c'est par la répétition et le retour d'un phénomène cyclique qu'on accède à l'éternité, pas en préservant artificiellement ce qu'on chérit en son cœur !