Space d'operette ? Vive l'Arcadia
Dans un univers peuplé d'une espèce humaine moribonde de ne plus croire son avenir, se raccrochant bec et ongles à un passé révolu, Albator est le grain de sable qui fait vaciller l'ordre en place.
Son vaisseau l'Arcadia sillonne l'espace dans un but aussi mystérieux que l'ombre noire qui lui permet de fonctionner et de se régénérer à l'infini.
Plus l'humanité avance et plus elle reste la même, en quête de sens en lutte contre le temps dans la peur incoercible de disparaitre. Elle se répète encore et encore, maelstrom de vengeance, de jalousie, d'amour et de rédemption.
Aussi les histoires dans l'histoire d'Albator sont surannées d'avoir déjà été maintes fois racontées. Pourtant, elles sonnent toutes aussi justes les unes que les autres donnant les clés pour appréhender à défaut de totalement comprendre un ensemble pour le moins confus.
Visuellement impeccable et acoustiquement sublime, les batailles s'enchainent époustouflantes ( et ne seront pas sans rappeler celles des Héros de la Galaxie, un autre anime des 80ies), les duels somptueux, les héros drapés de cuir ou parés d'armures sont superbes.
Toutefois leur visage trop lisse et leurs yeux sans nuance ne parviennent pas à exprimer la puissance de leurs sentiments. D'autant plus regrettable que les personnages, au prise avec leur propre conscience ne dégagent pas autant de conviction qu'ils auraient dû, car du doute nait l'espoir. Et l'espoir est l'essence même de l'être humain.
Ajouter à cela, la propension à jouer la carte du fanservice ( la fameuse scène de la douche cosmique et les nombreux plan sur la combinaison plus que suggestive de la seule pirate à la plastique sculpturale ) laisse la désagréable impression d'aller à la facilité.
Quoiqu'il en soit nul besoin de tout comprendre, de tout expliquer, l'immersion dans cette époque dystopique est totale, captivante, émouvante. L'excellence graphique et le flou scénaristique permettent à Albator de continuer à marquer de son empreinte, son temps. Son extension mécanique: l'Arcadia hantera pour longtemps les mémoires.
Sacré corsaire.