Quatre.

J’en ai rien à secouer finalement qu’on me viole mes héros d’enfance, je commence à en avoir l’habitude. Donc non, ce 4 n’est pas un quatre de vieux con nostalgique qui crie au blasphème avec une naïveté dont il serait raisonnable qu’il ne fasse plus preuve.

Ce quatre c’est la déception sur le traitement d’une histoire ; plus que celui d’un personnage mythique. C’est la somme d’un récit confus et linéaire, bavard et plat.

C’est magnifique les belles textures, mais même en 3D ça manque de relief. C’est beau ces fulgurances steam-punk, voire gothiques. Magnifiquement sombre, superbement éclairée comme pénombre. Mais épargnez vous les lunettes comme ils auraient pu nous épargner la 3D ; inutile, imprécise et sans profondeur, comme sur les derniers Harry Potter.

C’est beau mais comme jeté en pâture aux démons de la technologie, perdant en simplicité ce que cela gagne en froideur ; plus qu’en noirceur. En CG ou en cellulo, de toute façon et l’Arcadia et la combinaison du Capitaine c’est la classe internationale. La perfection de la coupe, de la matière, de la couleur et du motif —bordel même Yohji Yamamoto en est vert de jalousie !

Alors pourquoi tant de pose ?

Harlock dont les cheveux semblent toujours sous l’emprise d’une brise flatteuse, même en intérieur. Harlock dont la cape à besoin d’un coup de main pour simuler le mouvement. Harlock à la peau presque plus luisante qu’un ado sous le soleil mais qui bouge comme une figurine de Saint Seiya. Kei qui fait un salto sous la douche ( ? ) dans le genre fan-service du film de Street Fighter 2 de mes 15 ans. Et puis tout le monde qui sort du coiffeur même après explosions et transpiration.

Ah ils sont tous beaux et ils le savent ces salopards. M’enfin les personnages féminins sonnent aussi faux et artificiels que des love dolls esseulées sur le bord d’un lit.

L’échec n’est pas technique.

Albator ou pas, le récit se contente de se parer d’attributs typiques de son genre avec tout le décorum (vaisseaux, vitesse lumière, téléportation, laser etc.), mais les enchaine mécaniquement sans réelle pause narrative pour asseoir une quelconque émotion, ni même travailler l’illustration des mythes qu’il se veut embrasser. Résultat : le Capitaine n’est mystérieux que parce qu’il reste dans la pénombre, la piraterie s’aborde à peine (hohoho), et la matière noire sent la fumée.

Ah ils sont beaux les vaisseaux et ils le savent ces salopards. Eux aussi prennent la pose. Mais les échanges au corps à corps —et notamment les estocades du Capitaines — sont illisibles. Par contre, gros plan sur l’œil du corsaire, et la mèche qui va avec. Genre 20 fois. Super.

Rien vu de plus poseur depuis une pochette de Gackt…

On pourrait pardonner cet aspect limite masturbatoire, d’autant que c’est beau, mais suivre une histoire aussi brouillonne et sans relief, qui se paie le toupet de ne pas développer de façon moins indigente ses (son ?) personnage(s) tout en partant sur un parti pris esthétique et de ton si différent du matériau de base, constitue une expérience aussi déstabilisante que décevante. Et une heure cinquante c’est long quand on parle pour ne rien dire, en laissant l’essentiel sous silence ou formules laconiques.

Et encore, je ne me suis pas mis en mode vieux con nostalgique. Et c’est peut être ça le problème : je pense sincèrement qu’on compte sur les vieux cons nostalgiques pour faire des entrées…

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le 4 janv. 2014

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le 4 janv. 2014

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