En attendant une seconde mésaventure de l’ours en peluche, le trublion d’Hollywood Seth MacFarlane, le géniteur des séries animées Les Griffin (Family Guy en VO) et American Dad ainsi que le réalisateur du jouissif Ted, nous propose pour son second long-métrage une toute nouvelle comédie basée sur un genre qui a su se relever après le carton de Django Unchained : le western. Albert à l’Ouest (A Million Ways to Die in the West en VO) nous promet donc de réunir toute une ribambelle de célébrités hollywoodiennes dans ce qu’il semble être une parodie des Sergio Leone et autres John Ford. Mais MacFarlane ne se serait-il pas reposé sur sa toute jeune notoriété auprès du grand public ?
De base, que pouvons-nous bien attendre d’un film tel qu’Albert à l’Ouest ? Une parodie, tout simplement. Le genre de comédie qui reprend les codes du western (séquences, personnages, trames, sujets, décors, plans…) pour s’en moquer et/ou amuser le public, tout en passant par quelques références bien placées et qui parlent à tout le monde. De cela, le longue-métrage en propose suffisamment pour divertir la galerie comme il se doit : être un cow-boy de bas niveau étant de s’occuper d’un troupeau de moutons, les duels tournés en ridicule, la bagarre au saloon rendue grotesque, la foire et la fête du village mises en avant, les règles de survie au Far West…Tout semble y passer, en plus d’être servi par des gags qui font souvent mouche, des personnages hauts en couleurs et des comédiens connus qui s’amusent comme des petits fous (Charlize Theron, Liam Neeson et Giovanni Ribisi en tête). Quant aux dites références, elles ne sont pas aussi abondantes que cela mais en feront tout de même sourire plus d’un (mention spéciale à l’apparition de Christopher Lloyd dans son mythique rôle de Doc pour Retour vers le Futur III), sans compter les divers caméos qui en interpelleront certains d’entre vous (Jamie Foxx, Ryan Reynolds, Ewan McGregor, Kaley Cuoco…).
Et pourtant, la déception est au rendez-vous de cet Albert à l’Ouest. Cela, vous vous en rendrez compte une fois arrivés au générique de fin pour vous entendre dire : « je n’ai pas si ri que ça, finalement ». Pour cause, Seth MacFarlane, à la grande surprise de tout le monde, ne propose pas autant de gags et autres situations rocambolesques que nous étions en droit d’attendre. Leur nombre s’en retrouve donc inexplicablement réduit, maladroitement placés dans un film qui dure tout de même 1h50 et des brouettes. Impliquant de ce fait que chaque moment comique du film est relié au suivant par une ou plusieurs scènes qui se prennent bizarrement au sérieux (étant donné le statut même du long-métrage), provoquant ainsi ennui et désintéressement du spectateur, pas emballé pour un sou par ce rythme saccadé et cette structure brouillonne (comme si le film ne présentait que des sketchs sans aucun lien).
De plus, alors qu’il se présentait à nous telle une parodie du western, Albert à l’Ouest se dresse devant à nous plutôt comme une comédie potache qui pourrait très bien rivaliser avec les Scary Movie et American Pie. Alors que Ted pouvait se montrer vulgaire sans jamais tomber dans l’overdose à la limite de l’indigestion, le film de MacFarlane prend bien souvent la voie de la facilité en plongeant en plein dans le scabreux et le lourdingue. Ainsi, au lieu d’avoir bien plus de moqueries du genre, vous aurez droit à des situations qui usent à fond la carte de l’humour érotique et du scato (le caca prout, en gros). Et pour enfoncer le clou, ce sont ces séquences qui durent les plus longtemps, arrivant sans mal à vous dégoûter (le duel d’Albert contre Foy qui se voit annuler à cause de ce dernier, sous l’effet d’une forte dose de laxatif). Ted, malgré certaines situations, se montrait raffiné et apportait un peu de fraîcheur dans ce monde où la comédie hollywoodienne n’était synonyme que de lourdeurs. Albert à l’Ouest est l’exemple-type de cette dernière, usant un peu trop de l’humour gras.
Disons qu’il s’agit d’un petit intermède pour patienter jusqu’à Ted 2 (qui devrait sortir courant 2015) qui arrive tout de même à divertir et à amuser. Pour preuve, vous rirez suffisamment pour passer un agréable moment entre potes. Mais avec ce que promettaient le projet et la stature de Seth MacFarlane, nous étions en droit d’attendre autre chose qu’une comédie aussi lourde. En espérant que cela ne se répercute pas sur Ted 2…