Très très bon dans son genre.
Franchement, je ne comprends pas les notes catastrophiques sur sens critique. Bon d'accord, au début, je croyais que c'était un téléfilm comme NT1 est habitué à en diffuser. Mais en fait, c'est vachement bien !
Ce film de 1995 devrait être montrer à tous les étudiants en Cinéma. C'est exactement ce qu'il faut faire. Dans le genre "film catastrophe biologique à vocation patriotique", bien sûr. Je ne vois pas un seul plan ou dialogue inutile. Tout est Prévisible mais Tout a un Sens. Personnellement, j'y ai vu une relecture moderne et une bonne critique du nazisme comme pouvait être la Peste de Camus en son temps.
Ce film décrit avec une justesse impressionnante la vie et les phobies de 1995.
Plantons le décor :
Internet n'existait pas, il n'y avait pas de téléphone portable, Apple était au fond du trou, et OJ Simpson était acquitté. La petite ville rurale tranquille et les pickups Ford étaient encore un mythe bien vivant, Michael Moore n'étant pas encore passé par là. La technologie ne faisait pas encore peur. C'était les virus, SIDA en tête, qui faisaient peur.
Et donc, le cinéphile averti sera donc ravi de retrouver tous les clichés possibles et imaginables à un rythme effréné. En vrac :
- Une ex femme pleine de tendresse mais qui s'est éloignée, des engueulades hiérarchiques (Dustin Hoffman vs Morgan Freeman) et des cas de conscience militaires sur fond de guerre bactériologique. Bon, ça, c'est le minimum syndical.
- Un sens patriotique exacerbé (le commandement politique, le sens du devoir et du sacrifice pour sa patrie, les nombres hélicos et jeeps kakis et l'amour des ordres bien suivis) La musique glorieuse à base de cuivres. Je soupçonne Hans Zimmer ou James Newton Howard d'être impliqués dans les musiques originales.
- Les conduites d'aération. Dans tout bon film hollywoodien, il y a forcément un rôle pour la Conduite d'Aération. Die Hard en sait quelque chose. Même si ce n'est qu'un clin d'oeil, le contrat est également rempli à ce niveau-là.
- Un avion qui passe "juste juste" sous un pont. Voir Conduite d'Aération plus haut.
- Une star pas encore star au moment du tournage : Patrick Demsey (Le docteur Glamour (ou Mamours ?) de Grey's Anatomy) en punk à jean troué et cheveux longs savamment négligés. Jimbo, il s'appelle le punk, ca s'invente pas ! Enfin si, ça s'invente, mais je me comprends...
- y'a même un singe hyper mignon dedans. IMDB me souffle que c'est le même acteur que le singe de Ross dans Friends. Alors là, respect.
- et bien sûr, de graves incohérences dans tous les sens, laissées à titre d'exercice au spectateur attentif.
A glisser avec les autres chefs d'oeuvre (The Rock, Armaggedon, Deep Impact) du cinema catastrophe hollywoodien des années 90
7 / 10