Sorti entre les deux opus de Thomas Graal, "Alexander le grand" est une autre comédie qui cherche à poser les bases de Erotikon : études de mœurs dans la société bourgeoise, personnages tournés en ridicule, une narration assez éclatés qui suit plusieurs personnages, humour farfelu...
Malgré un début très amusant avec la présentation réussie de sa demi-douzaine de personnage, le film patine sérieusement et peine à passer la seconde comme si on avait essayer d'étirer un efficace court-métrage pour le pousser à 1h10. De gros problèmes de rythme donc avec des séquences trop longues qui accouche d'un humour et de situations qui manquent cruellement de renouvellement et de variétés. Les ressorts comiques ne limitent pour ainsi dire à un seul gimmick qui essouffle rapidement (la laideur de la prétendante).
Le scénario et la narration sont assez mal fagotés et la petite dimension chorale du traitement des personnages fonctionne assez peu à cause de gros déséquilibre qui fait par exemple que Alexandre disparaisse à plusieurs reprises, réduisant le parti pris de la narration qui voudrait se dérouler dans le même cadre. Il aurait sans doute mieux valut réduire le mariage de raison pour plus s'attarder sur la communauté aristocratique.
En l'état, il faut bien admettre que cette farce qui commence avec délice tourne rapidement à vide malgré une dernière séquence qui parvient à faire vivre ce que Stiller avait essayer de mettre en place sur l'ensemble du film sans toujours y parvenir : un montage parallèle entre cette bourgeoisie hypocrite et le caractère vivant, léger (et un brin immoral et grivois) d'Alexandre. L'idée est très bonne sur le papier mais son exécution sur la pellicule tombe souvent à plat.
On peut reconnaître à Stiller une réelle ambition d'expérimenter dans la narration et le montage... et trouver le résultat très maladroit. Pour en être pleinement sûr il faudrait pouvoir mettre la main sur une copie intégrale car Alexander den store a survécu avec une bobine en moins (tout l'acte 2) et différents moments manquant, soit 37 minutes en tout. Je me demande si la censure de l'époque n'aurait pas quelques responsabilités dans certaine parties manquantes.