"Les hommes s'élèvent, puis chutent ..."

Alexandre, une épopée hors du commun que tente de mettre en image Oliver Stone. Le film ne manque pas d'ambitions et il va là où on ne l'attend pas toujours. A noter qu'il s'agit ici de la critique de la version Revisited,la troisième copie sortie en 2007 et dispo en blu-ray chez Pathé en France.

On pourra reprocher à Oliver Stone de romancer un peu trop son Alexandre, et ce même dans sa version Revisited que j'ai visionné à l'occasion pour cette critique. Entendons bien que cela n'entrave pas pour autant la volonté inhérente du film à représenter au mieux la période dans laquelle l'histoire prend place. Bien que la durée de près de 4 heures, ne gêne pas forcément, le film accuse quelques longueurs et se trouve parfois un peu répétitif. Cependant le portrait de la vie de ce chef de guerre, animé par son envie de conquête, est vraiment sublime. La mise en scène, les décors et les costumes sont parfaits. La direction artistique est orchestrée avec brio et talent, c'est indéniable. Le personnage est magnifiquement écrit, dans ses aspects les plus louables comme dans ses plus grands travers. Porté par un Colin Farrell en état de grâce, la vie à l'écran de cet Alexandre Le Grand trouve ici un bel hommage, empreint de sincérité et de passion.

Entre ses romances, son métissage des cultures, sa soif de conquête et son ingéniosité, chaque facettes du personnage est habilement représentées à l'écran. Pourtant on pourra trouver le film long, la cause étant due à certaines scènes à rallonges, belles certes mais pas toujours indispensables. Servant parfois à simplement retranscrire l'époque, ce qui en soit n'est pas une mauvaise idée, mais parfois elles ne servent vraiment qu'à dépeindre encore plus, la psychologie des personnages, déjà bien établie. C'est là où le film peut surprendre également, puisqu'il est vendu comme une fresque épique alors que le parti est visiblement bien plus axé sur la psychologie du personnage. Ce qui ne m'a pas déplu pour autant, tant il s'agit d'un homme torturé et pourtant déterminé. Alexandre Le Grand est plein de contradictions, c'est ce qui le rend si passionnant.

Techniquement tout fonctionne, des batailles sanglantes aux dialogues très lyriques, le film retranscrit très bien l'époque, notamment en ce qui concerne les mœurs, un film qui ose assez de ce côté là, et c'est appréciable. Comme il est dit plus haut, les acteurs sont bons, Jared Leto, Angelina Jolie, Anthony Hopkins, Val Kilmer et compagnie, un casting prestigieux, pour un film qui l'est visiblement tout autant. Evidemment, et même le réalisateur s'accorde à le dire, retranscrire parfaitement la vie de ce chef de guerre relève du rêve, non pas impossible mais très complexe à mettre en image. C'est pour cela que le scénario en ellipses narratives fonctionne, car il permet à la fois de structurer l'oeuvre tout en ne perdant pas le spectateur. Encore faut-il avoir envie de se coller quatre heures devant son écran. Ce qui ne me dérange pas, mais il faut avoir cela bien en tête au préalable, Alexandre n'est pas un divertissement c'est un portrait.

Un péplum biographique réalisé à la manière des grands films d'autrefois. A voir pour un enrichissement certain, si l'on est pas rebuté par les films longs cependant.

P.S : A découvrir obligatoirement dans sa version « Revisited », plus longue certes, mais bien plus pertinente et claire que la version cinéma.