Il est surprenant de constater à quel point ce film est fidèle au livre dont il est tiré. On retrouve les mêmes péripéties (un peu raccourcies) et les tous les personnages, même les plus anecdotiques.
Un grand travail a été effectué sur les costumes. Ils sont clairement basés sur les illustrations de John Tenniel et sont vraiment impressionnant pour l'époque. Je me demande bien comment ils arrivaient à faire cligner les animaux des yeux sans que cela gène les mouvements des acteurs. Le choix de la musique est également bon : Tchaïkovski, on ne peut que valider. Ses mélodies entraînantes collent bien avec la folie douce de l'oeuvre de Lewis Carroll.
On peut regretter l’absence des changements de taille d'Alice. Il est évident qu'en 1915 on ne pouvait pas faire des miracles en terme d'effets spéciaux, mais il devait y avoir mieux à faire que de les supprimer complètement. En plus cela rend le dialogue avec la chenille inutile et artificiel (Alice est censée ne plus savoir qui elle est car elle a changé d'apparence trois ou quatre fois avant cette rencontre). En plus de cela, les scènes sont mal raccordées entre elles, on passe souvent du coq à l'âne. Quand elles sont raccordées, ce n'est pas beaucoup mieux : le film utilise des gros sabots au lieu de faire dans la subtilité (l'énorme panneau qui indique "Wonderland", le texte qui nous explique directement que tout se passe dans la tête d'Alice...).
Ce film est une adaptation sympathique qui aurait gagné à laisser une part de mystère et à expliciter un peu plus les changements de scènes.