Il serait malheureux de croire que Tim Burton a voulu copier Lewis Carroll dans son adaptation d'Alice ! Comme à son habitude, le réalisateur a simplement voulu créer ou plutôt dirais-je recréer le conte à travers son imagination sombro-comique. Il semble évident, et compréhensible que sa version n'ait pas plu à la majorité de son public.
Alice au pays des merveilles est certes loin d'être son meilleur film, mais il est exagéré de le considérer comme mauvais. Force est de constater qu'il est méprisé par les adeptes de l'oeuvre traditionnelle, ou même de celle de Disney, quand d'autres (dont je fais partie) rejettent au contraire ces œuvres au nom de la réadaptation de Burton.
Le scénario est plutôt basique, il est vrai. Ça nage dans le même bain que des films comme Le Monde de Narnia.
En effet, l'histoire a été en somme mal réécrite, prônant un monde assez manichéen , avec les gentils d'un côté (Alice et ses petits copains) et les méchants (la Reine rouge et son... armée ?! et son... Jaberwo... hein ?!!). Tout est visionné dans un ordre parfait, qui donnerait presque mal au crâne, mais la propreté trop propre est certes un défaut de Tim Burton que je ne peux pas nier.
Bref, ce n'est pas là que le grand réalisateur marque des points. C'est bien évidemment sur la mise en scène ! Il a très bien exploité le progrès cinématographique, en créant un univers absolument magnifique ; immense, coloré, imaginaire... Chaque détail est digne d'une attention admirative. Sans parler des personnages ! Depp est absolument fantastique dans son rôle du Chapelier fou, le lièvre est à mourir de rire, sans compter les Tweedledee / Tweedledum. Est-il nécessaire de parler de la fabuleuse Helena Bonham Carter qui incarne parfaitement le rôle de la Reine Rouge ? Notons en somme le jeu de la très belle Anne Hathaway assimilant la naïveté et la pureté de la Reine Blanche avec brillance.
Burton reste un artiste, on le voit à travers le décor, mais également à travers les costumes choisis, la musique, notamment la musique de Thème , (un grand bravo à Danny Elfman qui ne cesse de faire des prouesses) totalement prenante.
La majoritaire déception du public réside dans le fait que Burton a transformé l'absurde et le paradoxe, principaux thèmes du conte original, par des thèmes beaucoup plus propres et nets tels que la conversion et le combat du mal par le bien. Mais après tout, Tim n'est pas un intellectuel, c'est un rêveur, il a su transformer correctement tout l'imaginaire d'Alice, en le faisait fleurir incessamment.
