Et non, ni Mickey Mouse, ni le lapin Oswald sont les premières créations de Walt Disney. Il faut remonter au début des années 20 et précisément en 1921, pour découvrir les premiers pas de Walt Disney, alors âgé de 19 ans, dans le court-métrage d'animation avec les Laugh-O-Grams. Grâce à cette réussite technique, il va ouvrir sa première entreprise, La Laugh-O-Grams Films en 1922, mais des difficultés financières vont contraindre le studio à fermer un an plus tard. Avec ses derniers fonds, Walt Disney va produire le pilote d'un court film: Alice's Wonderland...
Grâce à la distributrice Margaret Winkler, célèbre pour avoir fait connaître Félix le chat, il est embauché pour réaliser une douzaine d'Alice Comedies mais il lui faut quitter le Kansas pour la Californie en amenant avec lui l'actrice Virginia Davis selon les exigences de Margaret Winckler qui voulait la même fille que pour son pilote. Après une dizaine d'épisodes et une énorme insistance de Walt, en sachant qu'il n'aura jamais un grand talent d'animateur contrairement à son ami Ub Iwerks, celui-ci va finalement partir le rejoindre à LA pour continuer à travailler avec lui.
Malgré une dizaine d'épisodes aujourd'hui disparus, l'éditeur Malavida propose de se replonger dans cette série à travers 4 courts métrages: les 3 premiers datant de 1924 et le 34ème de la série datant de 1926. Si les 3 premiers courts métrages: Une journée à la mer, La Maison hantée et Le "Pestacle" du Far-West proposent la même structure narrative, à savoir une première partie en prise de vues réelles puis un plongée dans l'animation propre, le dernier court, Alice, chef des pompiers prend une toute autre direction en abandonnant la partie live pour se consacrer entièrement à la partie animée.
Ces 4 courts nous permettent aussi de voir les 2 plus importantes actrices de cette série: Virginia Davis, la pionnière, au caractère bien trempé qui ne se laisse pas intimider par les garçons ou les voleurs. On le voit surtout dans Le Pestacle du Far-West, que ce soit dans la partie live ou animée: elle se bat mais elle fume aussi ! Enfin Margie Gay, qui est un peu plus mise à l'écart pour laisser place aux personnages animés. C'est d'ailleurs avec le court Alice chef des pompiers, que l'on peut voir le travail d'Ub Iwerks, dont l'humour et le rythme accrochent plus le jeune spectateur. L'animation s'en voit, quant à elle, grandement améliorée !
On peut regretter cependant qu'il n'y est pas un ou deux court-métrage en plus car le programme demeure bien court, en espérant qu'une intégrale des Alice Comédies puisse paraître dans les mois à venir. Quoi qu'il en soit, ne boudons pas notre plaisir pour redécouvrir ces pépites dans une très belle copie restaurée.