Adaptation du roman De l'autre côté du miroir, ce long-métrage est une suite des premières aventures d’Alice au pays des merveilles, film qui m’a moyennement ébloui pour son ambiance pittoresque et sa mauvaise qualité d'écriture du scénario. Rien que par la présence du même casting du premier qui m’avait fortement dérangé pendant le visionnage du précédent long-métrage, je n’étais pas très enthousiasme de visionner cette suite mais j'ai laissé ma curiosité m'emparer pour donner une chance à cette production.
Comme je ne connaissais pas cette histoire, j’ignorais même qu’il avait une suite du premier roman, j’étais assez curieux d’apprendre en quoi consiste la nouvelle mission d’Alice dans le fameux pays des merveilles, un territoire poétique, dense, loufoque et riche en diversité comme je l’ai toujours défini. Première constatation, c’est un peu la même folie bordélique du premier. Les personnages sont toujours les mêmes, toujours campés par des acteurs qui se croient plus dans une sorte de carnaval non assumé que dans un vrai long-métrage.
Je n’adhère pas à ce genre de représentation exacerbant, je pensais voir des personnages agissant avec plus de maturité. Cependant ! On peut admettre qu'ils sont limites plus supportables et on sent bien une part d’humanité qui se manifeste, dans chacun d'entre-eux. Bien que je la trouve un peu plus investie dans la peau de l’héroïne inébranlable Alice que dans la première production, Mia Wasikowska est une actrice qui me persuade difficilement à accompagner son personnage dans ses péripéties. Cette dernière ne me fait pratiquement aucun effet, j’ai même l’impression que son absence ne changerait pas grand-chose à la qualité du film. Johnny Depp sait exprimer ses émotions avec son maquillage de clown, je n'arrive vraiment pas à m’accrocher à son personnage, ses tics personnels à la capitaine Jack Sparrow me laissent de marbre.
Quant à Helena Bonham Carter et Anne Hathaway, j’éprouve quelques difficultés à m’intéresser à l'évolution de leurs personnages, c’est toujours interprété avec beaucoup de retenue pour la première et beaucoup trop de grâce pour la seconde. Et Sacha Baron Cohen se glissant dans le rôle du méchant manipulant le temps, aussi lamentable que son jeu d’acteur à l'arlequin que sa tenue loufoque. Toutefois, et curieusement, je suis sorti avec un peu plus de satisfaction que devant le premier pour la simple et bonne raison que j'ai vu la noirceur qu'on aurait du voir dans le film de Tim Burton.
Ce qui compense un peu ma déception du premier et également des défauts de cette suite. Le côté festival exagéré est certes bien présent mais on a plus l’esprit d’aventure. Alice voyage dans de multiples endroits à travers le temps et cela ouvre sur un développement de l’univers fascinant, sans compter des passages énigmatiques dans le réseau machinale du temps. Chaque scène s’enchaîne sans maladresse, on est littéralement transporté dans un voyage qui promet bien quelques surprises, soutenu par des scènes d’action qui font mouche, en particulier celle de la fin qui est bien foutue artistiquement.
Contrairement au premier, je trouve que les effets spéciaux sont plutôt pas mal réussis, même si ça sent trop le fond vert, notamment ceux intégrés dans les scènes de voyages temporels. On peut être également diverti par des décors toujours aussi étourdissants et une interaction entre les personnages bien orchestrée sur toute la ligne, particulièrement celle des reines-sœurs où leur relation familiale cassée est particulièrement émouvante à sentir, surtout pendant la scène dans la chambre. Plus conquis que par le premier mais pas tellement extraordinaire à visionner, c'est juste un spectacle qui se regarde, sans attendre à voir quelque chose d'extraordinaire. 6/10
Pour croire à l'impossible, il faut croire que c'est possible.