Asperge le mytho
Le dédale nous égare : Ridley Scott, en retournant à ses premiers amours, ne nous en facilite pas nécessairement l’accès : retour du monstre, suite de son prequel, quête des origines, récit fondateur...
le 12 mai 2017
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Allons au plus rapide: pourquoi je n'ai pas apprécié Covenant.
Romance du pauvre, vannes bidon ( "beau téton", "quéquette en sucre" et autres joyeusetés), réactions contradictoires des persos (Tennessee, ne descend pas à 80km de hauteur, ça risque de compromettre la sécurité du vaisseau" puis plus tard la même nana est d'accord pour descendre à 40 km d'altitude et...il ne se passe rien!)...
Outre une Waterston ayant le charisme d'un crabe concassé, le reste du casting oscille entre le fade et le moyennement correct,
Malgré quelques superbes images, la réal de Scott n'est guère inspirée (et inspirante),
Après un prologue censé avoir une certaine profondeur (et en plein jour dans un immense salle immaculée), le titre apparait "style "Alien 79" (avec la reprise du thème de Goldsmith) nous indiquant qu'on revient aux sources...alors que pas vraiment, puisque Scott réinvente le tout,
Covenant bouffe à tous les râteliers de la saga sans provoquer aucune émotion,
Caractérisation des personnages très superficielle et ne provoquant donc aucune empathie (ni sympathie),
Scénario inepte dans sa globalité (là où Prometheus en faisait trop, celui-ci ne fait...rien),
Alien CGI incapable de faire croire à une quelconque menace (encore plus en gros plan),
Situations prévisibles à outrance (y compris la fin),
Connection à la saga originelle toute relative et "explication" de la forme définitive du Xenomorphe tirée par les cheveux (ben voyons, c'est un androïde qui a joué au Créateur", juste comme ça).
Le Chestbuster a la taille d'un enfant de 10 ans, sitôt sorti de la cage thoracique de l'hôte et se prend pour Jésus (ou alors il veut faire un câlin à son pôpa, qui sait... (???)
Ah...En fait cette vision du film m'a partagé en deux:
- d'un côté un fort agacement pour ce réagencement/séquelle/préquelle/reboot
- et de l'autre un profond ennui jusqu'à l'apparition du Xeno que nous connaissons.
J'ai donc fait l'effort de me déplacer pour voir par moi-même mais hélas, ça a bien refroidi mes ardeurs.
Le perso de Daniels n'est pas -comme je l'avais cru-un avatar de Ripley, mais une sorte de clone/hommage (grande femme brune au cheveux court, comme dans Aliens) totalement raté, puisque cette "actrice" (et l'écriture de son perso) ne dégage ni la force de caractère de Ripley, ni l'humanité, ni la présence...Bref, nada!
Alors j'ai lu ici et là que Ripley n'est pas le mètre-étalon, mais alors pourquoi donner son apparence si ce n'est pour nous la rappeler???
Juste une composante du patchwork de ce script écrit à 8 bras (donc ça fait 4 cerveaux) pour un résultat indigne.
Pourtant, j'irai voir le prochain pour tenter de saisir le sens de cette nouvelle trilogie, car ça se trouve à la fin, il sera possible de comprendre là où Scott voulait en venir (ou pas).
Sans faire la comparaison avec Alien 79 (puisque c'est le jour et la nuit en terme d'ambitions/intérêt global/caractérisation de l'équipage et tout le reste), je peux dire que Prometheus est -à mes yeux- bien supérieur à celui-ci, de par son sérieux (pourtant, je suis loin d'être fan de ce dernier).
Il ne suffit pas de repiquer le thème principal/écran-titre/Xeno pour faire de ce Covenant un vrai Alien dans la tradition et ce, même si Scott est aux commandes.
Questions subsidiaires:
Pourquoi Scott (réalisateur d'Alien et Blade runner, quoi !) et ses scénaristes se sont-ils acharnés à déconstruire le mythe originel, en y expliquant toute la part du mystère quant aux origines du Xenomorphe?
Avait-on vraiment besoin de cette violente dissection, pour mieux comprendre l'univers de la saga?
Et pourquoi d'un coup les Ingénieurs (bien que création que je n'aime pas) deviennent-ils des figurants de seconde zone, expédiés d'un coup de...euh...infection virale?
Pourquoi avoir opté pour un Xeno en CGI (bien de loin, mais moche de près) alors qu'Alec Gillis et Tom Woodruff Jr (à l’œuvre sur Alien 3/Resurrection/AVP/AVP Requiem) sont toujours dispos et se seraient fait un immense plaisir de l'incarner en "live", donnant une vraie présence terrifiante???
Pour finir, la dernière apparition digne et flippante d'un Xeno, c'est dans Alien Isolation (qui est donc un jeu vidéo, pour les rares personnes ne le sachant pas).
Ceci dit, Covenant réussit à me réconcilier un tant soit peu avec Alien Resurrection (où au moins Ripley Weaver était là pour animer cette foire) et même AVP Requiem (où au moins, on bouffait de la péloche avec des Aliens qui agissaient en tant que tels en surgissant de partout).
En résumé, plein de questions mais plus de réponses...
Le Lieutenant Ripley est mort, le Capitaine Dallas est mort, le Caporal Hicks, Newt, Bishop, Dillon et même 85...Tous morts !
Ridley Scott est-il encore cinématographiquement vivant?
Je ne sais pas...Mais ce que je sais, c'est que le Xenomorphe en tant qu’Être, cet "Alien", est mort, assassiné par son Créateur (qui n'est pourtant pas un androïde...)
Quoique...Scott serait-il un Répliquant Nexus 5 (soit une machine sans âme ni émotion, au contraire du modèle suivant comme Beatty)?
Ce qui expliquerait l'inexplicable...
Ce qui justifierait ce revirement inconcevable...
Ce qui donne en fin de compte le titre de cette critique: Alien Requiem.
Fin de transmission.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Un réalisateur Une Casserole..., Xenoworld: The Dark Star Beast, Comment couler une franchise..., This Is The Worst... et Voyage dans ma mémoire 2017
Créée
le 15 mai 2017
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