Asperge le mytho
Le dédale nous égare : Ridley Scott, en retournant à ses premiers amours, ne nous en facilite pas nécessairement l’accès : retour du monstre, suite de son prequel, quête des origines, récit fondateur...
le 12 mai 2017
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Compliqué de juger ce film sans connaitre la saloperie qu'est devenu Ridley Scott, a savoir un athée, qui déconstruis des mythes qui lui appartiennent pas. La bible avec exodus, et ce film, mais aussi la saga Alien, qui est le fruit de 4 réalisateurs différents, mais aussi d'une équipe d'artistes (Giger, Moebius, David Giler, Walter Hill etc...) et dont il s’approprie la paternité, alors qu'il a juste mis (certes magnifiquement) en image la vision de ces artistes. Ici les personnages que l'on suit ne sont ni les humains, incarné par une Ellen Ripley eco + avec la tronche de Valérie Lemercier dans le Derrière, ni l'alien, mais David. Quand les premiers servent juste de chaire à canon, allant jusqu’à tomber dans des pièges a noeudnoeud, ou glisser 2 fois sur une même marre de sang pour bien ridiculiser ses personnages et montrer la haine de Scott envers le genre humain.Y'en a même un (et c'est le plus haut gradé le mec, c'est dire le niveau d'effondrement du niveau du baccalauréat au 22eme siècle) qui prépare ses tartines pour plonger sa tête directement dans un oeuf d'alien, bon ok il sait pas ce que c'est contrairement à nous, mais quand tu vois un oeuf Kinder qui a l'air perimé depuis Paques 1998, tu gardes une distance de sécurité quand même. Le second, l'alien, est démystifié comme jamais, CGI immondes, filmé en plein jours, leur durée de vie excède rarement plus de 5 minutes, ce qui fait de ce monstre iconique, une simple péripétie. Bon ok, il s'agit pas des aliens tels que nous les connaissons (absence de parties biomécanique, corps rachitique etc) mais quand même merde, chronologiquement on est censé les voir pour la première fois, fais un effort ! Leur simple apparition pue la volonté des producteurs de rapprocher ce qui était censé s'appeler Prometheus 2, d'un film Alien, ce que ne voulait visiblement pas Scott (ce qui n'a strictement aucun sens quand on fait une prequelle à Alien soit dit en passant). Si je peux pardonner le traitement ridicule des coloniaux, allant jusqu'a y insérer un couple de même sexe pour repeupler une planète (bon courage les potes), en couple, avec chacun une spécialité différente (putain le bol). Je pardonne plus difficilement qu'il puisse sacrifier l'Alien, ce monstre, qui même vue et revue, me surprends encore quand je le vois, c'est un test de Rorschach ce monstre, j'ai beau l'avoir vue mille fois, incapable de me rappeler de sa forme exacte une fois les yeux fermés. Mais je pardonne en partie les défauts de ce film par David, le centre de ce récit a tel point qu'il ouvre le film, dans cette scène ou il se rend compte en a peine 5 minutes que son créateur lui est inférieur en tout point, magnifiquement interprété par Michael Fassbender qui ne comprends pas que son créateur lui demande de lui apporter le thé qui est alors juste à coté de lui (bon ok on fait tous pareil avec la télécommande). L’intérêt de ce personnage, un androïde, crée pas des humains, créér eux même par les ingénieurs, et qui créer l'alien, ne manque pas de rétrécir l'univers d'alien (genre tout ce rapporte à nous, aux êtres humains) mais ne manque pas d'une certaine ironie, l'idée me plait. Cela explique en partie la fascination des androïdes pour cet Etre parfait qu'est l'alien, et il est marrant de voir les humains dans les suites, poursuivre cette bestiole dont ils sont indirectement les créateurs. David ici c'est a la fois Giger pour sa créativité (des dessins de Giger sont repris dans le film) mais aussi et surtout l'ego surdimensionné et la haine de l’être humain et de ses croyances de Scott. David a un double, Walter, un androïde plus évolué, dans le sens plus soumis aux humains, mais incapable de créer, le contraste avec David marche bien, surtout a travers l'acting (Walter est inexpressif, ses mouvements sont rigides, tandis que David est expressif et ses mouvements sont amples et fluides) mais leurs scènes ensembles sont trop rares. On sent la volonté de David de faire douter Walter sur sa servitude, mais ça va trop vite ! La photo reste sublime, même si desfois on a l'impression de regarder le dernier documentaire en montgolfière de Yanne Arthus Bertrand, mais l'écosystème de la planète manque cruellement de créativité, entre des environnements forestiers filmés dans les Vosges et une cité Romaine qui colle pas du tout avec les technologies et le style des ingénieurs, et donc de Giger. Genre les gars tout ce qu'ils ont inventé c'est des cailloux qui font de la lumière ? 500 euros le sestrelles ? Alors que y'a les même pour 15 euros a lafoir'fouille ? Comme si Ridley Scott avait besoin de ce cadre pour souligner que l'alien est le nouveau Messie, génial on avait pas compris avec le tableau de La Nativité en début de film. Y'a de quoi avoir la haine surtout lorsque que l'on regarde les dessins préparatoire de ce qui était censé être Prometheus 2, ou plutot Alien : Paradise Lost,avec une planète s'inspirant complètement de l'univers de Giger, tout ça pour qu'au final on finisse sur Endor. Je souligne les thèmes originaux et les réorchestration de Jed Kurzel qui sont de qualités, mention spéciale pour le thème niait et enfantin de la naissance du Protomorphe, dans cette scène où David essais d’accélérer le processus de gestation de la créature (qui au passage est passé de quelques heures dans les précédents films, a genre 15 minutes) en jetant des cailloux sur sa victime, comme un enfant pressé d'ouvrir ses cadeaux de Noel. J'aime les prélogies de Scott car elles enrichissent l'univers d'alien, et fait dépasser cette saga Horrifique vers quelques chose de plus philosophique, ce qu'avait tenté de faire Alien 3, et tout spécialement la version de Vincent Ward, avant d'être massacré par les producteurs. Le film a sans doute beaucoup de défauts (je passerais sur les nombreuses incohérences, les questions soulevé dans Prometheus qui ont absolument aucune réponses ici, quid des ingénieurs ? et Shaw ? Pourquoi elle est morte ?), beaucoup plus que de qualités, mais David sauve le film de mon point de vue, évolution logique de son personnage dans Prometheus (détesté et jalousé par les humains) en montrant les dangers que peut avoir une IA pour nous même. Créer une entité capable de répondre à nos questions les plus existentielles d'accord et aux plus grands mystères de l'univers d'accord, mais comment contrôler quelque chose dont la pensé nous échappe ?
Créée
le 4 déc. 2019
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