Asperge le mytho
Le dédale nous égare : Ridley Scott, en retournant à ses premiers amours, ne nous en facilite pas nécessairement l’accès : retour du monstre, suite de son prequel, quête des origines, récit fondateur...
le 12 mai 2017
119 j'aime
27
Arraché au complexe fraternel, délesté de ses origines, le mythe métamorphe se délite dans l’œuf. Le monstrueux baiser de la trahison. Une mise en scène bâclée, un scénario peu original, des personnages peu approfondis, malgré certaines très belles images. Scott, en imaginant nous donner une explication sur les origines de la créature xénomorphe , le fait sans génie. Une quête de l’origine sans profondeur, où s’intriquent des réflexions philosophiques un peu légères.
Je suis une vraie fan de toute la saga mais c’est comme si toute la terreur glaçante dans un lieu clos , les coursives, où tout était danger et qui nous prenait aux tripes, avait disparu. Ici on est dans le spectacle. Quand on revoit l’Alien du premier film, inventée par H. R. Giger, elle prêtait à des multiples métaphores, enrichissait notre imaginaire. Son style, qu’il définissait comme “biomécanique” alliait une ambiance fantastique, peuplé de créatures imaginaires sombres et inquiétantes, « dont la chair se mélange à la mécanique, branchés sur des tuyaux, renforcés par des armures » semblant mélanger le passé et le futur, incorporant des aspects cauchemardesques et angoisses primitives ( griffes, tentacules, un corps phallique et d'autres choses terrifiantes ) Ridley Scott avait vu une reproduction de Necronom IV de Giger et a immédiatement su que c'était l’Alien qu'il voulait dans son film. Ce qui l'a attiré était le fait que la créature du tableau avait une attitude agressive et « sexuellement vorace » tout en manifestant également une « certaine beauté ». Créature sexuelle et prédatrice au baiser mortel métaphore d’une violence archaïque sans culpabilité ni humanité , qui n’a de cesse de percer l’intimité de ses victimes et qui représente tout ce qui fait violence dans la rencontre avec l’altérité .
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2017, Les meilleurs films de Ridley Scott, les figures du double au cinéma. et Les meilleurs films de monstres
Créée
le 8 sept. 2024
Critique lue 10 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Alien: Covenant
Le dédale nous égare : Ridley Scott, en retournant à ses premiers amours, ne nous en facilite pas nécessairement l’accès : retour du monstre, suite de son prequel, quête des origines, récit fondateur...
le 12 mai 2017
119 j'aime
27
Alien Covenant est donc la continuité de Prometheus, film réalisé et produit par Ridley Scott en 2012. Cette suite, du nom d’Alien Covenant, est le dessin d’un projet. Ce projet est de rendre cette...
Par
le 11 mai 2017
91 j'aime
35
Dis-moi, cher abonné, te souviens-tu ce que tu faisais en 2012, plus précisément le 30 mai ? Ah ah, j'étais sûr que tu allais dire ça. Allez, je te donne un indice pour te remettre en situation. Tu...
le 11 mai 2017
89 j'aime
22
Du même critique
Devenir père est un chemin balisé par l’amour et la transmission. Entre liens du sang et liens du cœur, une ballade pudique et douce-amère. La paternité est à la fois éternelle et changeante. La...
Par
le 19 août 2024
5 j'aime
Une réussite en tous points : casting, mise en scène, narration avec son montage alterné, une dramaturgie des émotions et des actions. Et le roman est très simplifié sans être trahi car l’imaginaire...
Par
le 11 juil. 2024
5 j'aime
Un thriller psychologique noir et dépouillé. Avec Costello, Delon restera à jamais la figure moderne du samouraï et l’incarnation de sa solitude.
Par
le 19 août 2024
4 j'aime