Asperge le mytho
Le dédale nous égare : Ridley Scott, en retournant à ses premiers amours, ne nous en facilite pas nécessairement l’accès : retour du monstre, suite de son prequel, quête des origines, récit fondateur...
le 12 mai 2017
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Cinq ans après l'épisode narrant la disparition du Prometheus, l'univers Alien se dirige vers un diptyque ou sur une trilogie, cet épisode sanglant du Covenant, préquelle directe d’Alien, le huitième passager est toujours réalisé pour la troisième fois par le père créateur, Sir Ridley Scott (Blade Runner, The Last Duel) encore aux commandes d'un Blockbuster Hollywoodien 3D de science-fiction old school au budget spatial de 100 millions de dollars via sa société familiale de production Scott Free Productions, avec ses vieux complices Walter Hill & David Giler via Brandywine Productions et distribué par la 20th Century Fox.
L'épopée spatiale se poursuit par l'histoire sans surprise et prévisible des scénaristes John Logan & Dante Harper sur la musique du compositeur Jed Kurzel qui utilise avec importance L'Or du Rhin, l'Entrée des Dieux au Walhalla de Richard Wagner, qui fait écho à l'appropriation de cette musique par le IIIe Reich, une œuvre musicale qui joue un rôle important pour le personnage de l'éternel divin Dieu David (créature robotique devenu créateur à son tour et destructeur d'univers), en ouvrant et fermant l'épisode d'Alien : Covenant.
Moi, je suis ton père !
L'équipage de colons du Convenant se réveille suite à une avarie, il vient de traverser toute la galaxie pour venir coloniser une nouvelle Terre, une planète inconnue. Or, l'Éden qu'on leur avait promis se révèle être un nouveau monde sombre et dangereux, habité par David... Seul survivant synthétique de son expédition damnée. Scott continue la jonction entre Prometheus et la saga Alien avec un second prequel série ou la théorie des évolutions s'applique avant tout à nos peurs. Cette odyssée de l'espace ambitieuse revisite le mythe du Valhalla nordique & Le Paradis perdu de John Milton avec citation de poème, Ozymandias de Percy Bysshe Shelley, sans oublier le cahier des charges horrifiques et obligatoires de la Fox nous rappelant que dans l'espace, on ne nous entend toujours pas crier...
Au casting intergalactique, Michael Fassbender (300, Le Bonhomme de neige) est de retour cette fois-ci dans le double rôle des androïdes David & Walter, Katherine Waterston (Inherent Vice, Les Animaux fantastiques), Billy Crudup (Sleepers, Watchmen : Les Gardiens), Danny McBride (Tonnerre sous les tropiques, Rock the Kasbah), Demián Bichir (Le Guerrier d'acier, La Nonne), Carmen Ejogo (Le Flic de San Francisco, Les Animaux fantastiques), Amy Seimetz (You're Next, Simetierre), Callie Hernandez (Sin City : J'ai tué pour elle, La La Land), Jussie Smollett (L'Irrésistible North), Tess Haubrich (Bleeding Steel, Nekrotronic) et les apparitions de Guy Pearce (Priscilla, folle du désert, Bloodshot), James Franco (Spider-Man, Zeroville) et Noomi Rapace (Millenium, Seven Sisters).
Bienvenue mon frère !
En 2104, le vaisseau Covenant se dirige vers une planète habitable à l'autre bout de la galaxie. À son bord, 14 membres d'équipage, 2 000 colons et 1 140 embryons. Pendant que les humains sont en hibernation, l'androïde Walter veille au grain. Quand un accident survient, Walter est forcé de réveiller les principaux dirigeants de la mission. L'équipage reçoit alors un message mystérieux provenant d'une planète inconnue. Intrigué, le capitaine Oram décide de changer le plan de route et de descendre sur ladite planète avec une dizaine d'acolytes. Bien que celle-ci était, en apparence, parfaite, elle renferme bien des secrets que l'équipage du Covenant aurait certainement préféré ignorer...
Tu étais censé être mort ?
Il y a eu des mises à jour depuis ton époque !
Après un Prometheus qui avait dans son ensemble bien déçu, Covenant rapporte simplement dans son exploitation mondiale 240 millions de dollars de recette cependant bien moins ambitieux il est tout aussi bon artistiquement. Si Scott se plaît à faire un clin d'œil visuel de mise en scène à son Blade Runner dans la scène d'ouverture, cette scène entre Fassbender & Pearce montre le caractère diabolique que se forge David pendant des années au contact de son père créateur Peter Weyland. La double interprétation de Fassbender à plusieurs versions, ses échanges entre doubles (l'apprentissage du pipeau, le mano a mano) s'impose à tous les autres androïdes (Ash, Bishop & Call) de la franchise. L'héroïne Waterston comme Rapace avant elle reste encore dans l'ombre de Sigourney Ripley Weaver, le personnage de Rapace justement trépasse comme tant d'autres entre deux opus ! David apparaît au final comme l'alter ego Bad Guy de Ripley !
Le pauvre récit à redite d'action s'inscrit dans la lignée de la saga, la première partie en mission colonisatrice (observation, réflexion, confiance et détermination !) reprend le schéma éculé de l'équipe décimée membre par membre dans des séquences plus gores les unes que les autres, la seconde fait suite à l'après Prometheus. Une série B de luxe dont la mise en scène de Scott est de bonne qualité, les effets spéciaux et visuels sont soignés bien que sa conclusion en cliffhanger voit bien sûr l’androïde à l'ego démesuré David aux commandes du vaisseau vers Origae-6. La création du petit dernier, le Néomorphe passe un peu à la trappe dans ce récit sans temps mort qui distille références, indices, erreurs et également interrogations ! En attendant toujours un hypothétique Alien : Awakening !
Où est David ?
Il n'est plus à jour !
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes La suite est mieux, La suite ne sera jamais tourné !, Le compte des morts s'élève à, Les meilleurs films de Ridley Scott et Les plus belles morts à l'écran.
Créée
le 5 oct. 2020
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