N'est pas Ridley Scott qui veut, lorsqu'il s'agit de s'attaquer à un tel Alien. Avec comme passagère l'inoubliable Sigourney Weaver, qui a su graver l'image forte et intelligente d'une femme sensible et vulnérable. Une alchimie parfaite, au cœur de l'immensité stellaire, pour un voyage vers l'exploration de la condition humaine. L'inconnu et son empreinte, qui touchent aux abysses de la peur et du courage, transforment des angoisses primales en une réflexion sur la survie, qui crie son envie de venir au monde, face à ce corps terrifiant qui ne cesse de renaître.
Alors, autant se le dire, la barre est très haute. Alien: Romulus ne part pas gagnant, et c'est malheureusement le cas.
Malgré tout, Fede Alvarez parvient à saisir avec justesse un environnement tout entier. Entouré de la pénombre poussiéreuse, du sombre désespoir industriel.
Le monstre spatial apparaît comme une métaphore globale des crises contemporaines, qui touchent également ce groupe d'amis, composé de jeunes personnages très stéréotypés, avec des répliques clichées, sans aucune originalité.
De nombreux clins d'œil aux films précédents, nous rappellent à l'occasion, que tout a déjà été fait. Une pellicule où chaque scène de tension et de combat déjà explorée.
Sans surprise particulière, Alien: Romulus ressemble davantage aux films cultes de la saga Alien, avec hélas l'essentiel en moins : la passion et le talent.
Pourtant, il reste peut-être une clé de la survie, qui se joue aussi ailleurs, entre Rain (Cailee Spaeny) et Andy (David Jonsson).
L'aspect intéressant du film se manifeste lorsqu'il aborde le personnage d'Andy, ce robot humanoïde, et les nombreuses attaques à son encontre. Un ostracisme dû à sa nature synthétique. Une différence qu'ils exploitent, et qui interroge sur les décisions qu'ils prennent, parfois cruelles.
Mais cela semble s'inverser lorsque la situation et la mission s'en trouvent bouleversées, avec des priorités qui nécessitent des actions difficiles à comprendre. Andy et son humour d'enfant, trahi par son regard et ce côté étrange qui lui rappelle qu'il n'est pas tout à fait humain, mais juste un reflet de l'humanité que les autres savent utiliser, rejeter. Sauf Rain, qui le regarde comme un frère, qu'elle cherche à protéger. Une force fragile qu'elle perçoit en lui, plus qu'une simple machine. Une étincelle de vie entre eux, qu'elle ne veut pas voir disparaitre, comme une réponse possible à la survie de l'humanité.
Au final, Fede Alvarez ne parvient pas vraiment à redynamiser la franchise. En voulant moderniser sans aucune inspiration, tout sonne faux. Sans être mauvais, le film m'a simplement rappelé la qualité des précédents Aliens. Une référence majeure dans le monde du cinéma, qui touche à la fois à la réalisation, au genre, à son actrice, mais aussi à l'impact culturel, qui a su inspirer tant d'œuvres cinématographiques. Alien: Romulus n'en fera malheureusement pas partie, et sera très vite oublié pour ma part.