Dans le coin bleu : PREDAAATOR !!! Dans le coin rouge : ALIEEEN !!! "DING DING" FIGHT !!!



  • Cette pyramide, c'est une prison. On a pris les armes des gardiens, maintenant les prisonniers s'échappent. Pour restaurer l'ordre un gardien a besoin d'armes. Quand cette porte s'ouvrira, il faudra rendre l'arme à cette bête.

  • Vous êtes cinglé ? Quand la battu commence ce n'est pas le gibier qui doit armer le chasseur.

  • Ce n'est pas nous qu'il chasse. On est pris dans une guerre. Il faut opter pour un camp.

  • Notre camp, c'est nous.

  • Nous devons envisager la possibilité de ne jamais repartir vivants de ce lieu. Mais nous devons nous assurer que ces serpents ne pourrons pas rejoindre la surface. Parce que s'ils y arrivent... tout ce qui vit homme ou animal sera tué.

  • L'ennemi de mon ennemi... est mon ami.



Critique de la version longue d'Alien vs Predator, à voir pour certaines de ces séquences supplémentaires où l'on voit l'un des bureaux de Weyland Industries plus communément appelé "Weyland-Yutani compagnie", ou encore l'introduction avec une partie de chasse entre un alien et un predator se passant en 1904 dans un port de baleinier.


En 2004, Paul W.S. Anderson réalise avec Alien vs Predator un croisement entre deux grosses franchises dont l'idée de base fut initiée par Stephen Hopkins dans Predator 2 sortie en 1990. Si l'idée de faire une rencontre entre l'une des pires et vicieuses créatures de l'univers avec l'Alien, et l'un des plus badass et redoutable chasseur de l'univers avec le Predator en laissant en plein milieu des humains démunis à de quoi tenter, cela à également de quoi inquiéter. En effet, les sagas Predator et Alien sont de vraies institutions cinématographiques, qu'à l'époque on refusait de voir ridiculisé (triste immaturité d'innocence pour les fans que nous étions et qui ne s'attendait pas à voir ce qui arriverait plus tard à ces monstres sacrés du cinéma), c'est pour cela que même si le projet était très tentant pour les fans, l'inquiétude de desservir les deux franchises demeurait. Heureusement c'est avec un étonnement mesuré que Paul W.S. Anderson propose une confrontation entre les deux espèces qui s'en tirent plutôt bien. Le cinéaste ne commet rien d'irréparable et réalise un film dans son ensemble attrayant, avec des problèmes perceptibles.


L'une des réussites vient de son rythme qui ne perd pas de temps pour poser son intrigue, tous les éléments d'introduction sont suffisamment racontés pour faire fonctionner le film, le tout sans détails inutiles, ce qui ne nie jamais au récit, esquivant par la même tout ce qui pourrait paraître trop lourd et alambiquer afin de garantir l'efficacité du grand affrontement à venir entre les deux créatures. Tous les ingrédients scénaristiques qu'ils soient clichés ou originaux sont présents. La Weyland-Yutani compagnie découvre une pyramide anciennement enterrée en Antarctique sous une plate-forme de glace. Pensant y découvrir la plus grande découverte archéologique de notre temps, qui pourrait en apprendre énormément sur les origines de l'existence humaine, la compagnie rassemble une équipe d'experts en plusieurs domaines (naïfs devant les dangers à venir), afin de s'aventurer à l'intérieur de la pyramide. Une fois dans le navire les menant à destination, le vieux Weyland malade qui n'a plus beaucoup de temps à vivre, briffe son équipe devant un écran géant, tous stupéfaits devant la tache à venir... mais... une minute... attendez... STOPPPPP !!! On arrête tout !!!


<< On est d'accord que c'est exactement le même début que Prometheus ! Sauf qu'ici les personnages sont moins idiots, et ont la possibilité de refuser la mission. Ils ne sont pas envoyés au charbon dans l'ignorance et l'indifférence totale ! De plus, certains émettent une opinion et un doute réfléchis sur les dangers qu'impose une telle découverte ce qui prouve leur professionnalisme. Ils ne sont pas entrain de tout justifier par un : "parce que c'est ce que j'ai décidé de croire". Weyland dépense un paquet d'argent sur cette recherche, non pas sur une supposition faite par un couple d'illuminés et des dessins contre un mur, mais bien sur des preuves concrètes. Voilà ce que j'appelle de la cohérence. On a même droit à la même réflexion sur le fait que les armes ne servent à rien dans ce genre d'expédition. C'est tellement flagrant. Un point que Paul W.S. Anderson à mieux géré que ce cher Ridley Scott. >>




  • J'ai sept saisons de glace derrière moi, et je n'ai jamais vu une arme sauver une vie.

  • Je n'ai pas l'intention de m'en servir.

  • Alors pourquoi cette arme ?

  • C’est le même principe que la capote. Mieux vaut en avoir en cas de besoin, qu'en avoir besoin et ne pas en avoir.



L'intrigue de par son exécution favorise avant tout l'action enrichissant la mythologie du Predator dans une proposition qui tient la route sur le rôle qu'ont joué ceux-ci avec les humains par le passé. On apprend même leur rituel, et comment ils deviennent des adultes. Il en est allé de même pour la licence Alien qui se retrouve enrichie avec le personnage de Weyland. Le Weyland original, l'humain à la tête de la compagnie "Weyland-Yutani" qui sera à l'origine de tous les problèmes d'Ellen Ripley. L'idée est jusque-là géniale, et va au-delà des attentes. Les humains au milieu de tout ce bordel ne sont que des hôtes pour certains, et des trophées pour d'autres. La tension monte à mesure que le récit avance, l'arène se prépare pour la confrontation épique des deux espèces. Les prédator entrent dans la pyramide, la reine alien pond ses œufs et incube des pauvres humains. S'ensuit une heure d'action non-stop durant laquelle les extraterrestres s'affrontent brutalement, alors que les humains se retrouvent à faire la chose la plus sensée devant une telle situation : "fuir à toute jambes!" Problème : à croire que se retrouver au milieu des Predator et des Aliens n'est pas déjà assez bordélique, la pyramide est un labyrinthe en mouvement.


Tout est destiné à l'épique délaissant malheureusement la moindre tension horrifique, ce qui est dérangeant et vraiment dommage. C'est un film d'action ni effrayant, ni trop gore, ce qui est problématique vu que le gore et l'horreur sont justement une partie intégrante des deux univers. Pour compenser ce manque, le récit s'appuie sur une action badasse dans laquelle on peut compter sur une excellente confrontation finale contre la reine alien, combiné avec des clins d'oeil intéressant sur l'univers des deux franchises. Les effets spéciaux sont corrects, même si parfois on ressent le trop-plein d'effets numériques. D'ailleurs l'utilisation des ralentis (bien trop nombreux) n'a vraiment pas leur place ici. La mise en scène est plus ou moins habile, le décor ambiant est bien rendu. La découverte du port de baleinier abandonné, est ma séquence préférée du film. La composition musicale d'Harald Kloser est vraiment sympa, loin de marquer autant les esprits que pour les excellents titres musicaux présents dans les univers des deux monstres, cependant, il y a de bons titres qui méritent d'être entendu.


Les acteurs sont corrects dans l'ensemble. Sanaa Lathan dans le rôle d'Alexa, est un protagoniste que j'apprécie beaucoup et qui me fait tout du long pensé à Lara Croft. J'aime son personnage qui incarne parfaitement une professionnelle dans son domaine, qui apporte du sérieux, de la crédibilité et du caractère à l'intrigue. Quel plaisir de retrouver Lance Henriksen, un de mes comédiens préférés, qui par sa simple présence marque l'écran que le film soit bon ou non. Dans le rôle de Charles Bishop Weyland, on peut s'apercevoir que l'homme est bien moins dégueulasse que le laisse supposer sa terrible compagnie Weyland-Yutani à travers la saga Alien, même si une facette oportuniste entoure le personnage. Cela fait de Charles Bishop un homme bien plus ambiguë qu'il y paraît, ce qui donne toute crédibilité au Bishop d'Alien 2.


Raoul Bovan sous les traits de Sebastian est incroyable, il est le Tintin par excellence, capable de traduire et de déduire à une vitesse dingue les inscriptions de la pyramide, jusqu'à la mouvance de celle-ci. J'ai bien compris que c'était pour ne pas perdre de temps et faire avancer le film, mais il y a de quoi s'étonner. On a droit à d'autres personnages pour lesquels on a plus ou moins d'empathie, qui sont mieux illustrés dans la version longue, mais rien de bien fou. Le design des predators est étrange, à commencer par les grognements de lion qui sont vraiment perturbants, ainsi que l'aspect physique potelés de ceux-ci, faute à des comédiens bien miens moins grands que l'était Kevin Peter Hall (le predator original) pour porter le costume. Cela a le mérite de rendre crédible le fait que ces predators soient des adolescents.



J'ai l'impression qu'on est des rats dans un labyrinthe.



Ce qui est dommage avec Alien vs Predator, c'est qu'au vu de cette proposition pas si mauvaise, le film avait le potentiel pour être bien plus grand. Son manque d'ambition pénalise la structure finale en lui conférant un contraste malheureusement trop léger. La volonté de centrer le long-métrage uniquement sur la confrontation des deux espèces réduit la portée du récit. Sachant que les divers affrontements bien qu'appréciables manques de tonus et d'impact. C'est un peu insipide, bien que pas mauvais. Quitte à vouloir absolument tout centrer sur l'action, Paul W.S. Anderson aurait dû faire une proposition beaucoup plus épique, dans une guerre totale comme le montre l'excellent flashback où 3 predators affrontent des hordes d'alien. Parce que Paul W.S. Anderson ne possède pas le génie épique de James Cameron, ou la profondeur du suspense de Ridley Scott (même s'il est meilleur que lui sur le plan crédibilité scénaristique), ou encore la transcendance remarquable des aliens et de son héroïne comme Jean-Pierre Jeunet, celui-ci se retrouve limité dans sa proposition. Néanmoins ! La vision d'Anderson reste totalement correcte, capable d'enrichir la mythologie des deux licences et de présenter un film distractif qui ne commet jamais l'irréparable.


Petite parenthèse :


Simple remarque qui n'a aucune incidence sur ma critique et notation. Vu qu'il semble absolument nécessaire de devoir expliquer comment et qui a créé les aliens, pourquoi ne pas avoir tout simplement fait en sorte que ce soit les predators les géniteurs ? Ils ont une technique et une science largement supérieure à la nôtre. Eux aussi sont dans l'amélioration génétique, ce qui fait qu'ils ont donc les connaissances suffisantes pour le faire. Ils sont continuellement à la recherche d'adversaire extrêmement fort qu'ils pourraient chasser. En cela l'alien est une création parfaite, ce qui expliquerait le sang avec l'acide (une arme redoutable) et cette capacité à se reproduire très rapidement afin de créer toujours plus de sujets à combattre. Avec tout cela, tout était déjà en place pour crédibiliser totalement le fait qu'ils soient les concepteurs des aliens. Cela aurait pour le coup laissé Ridley totalement libre de mouvement pour sa saga Prometheus et aurait empêché certaines incohérences.


CONCLUSION :


Alien vs Predator, film dont tout le monde rêvait, mais dont au final beaucoup de monde critiques aujourd'hui. Paul W.S. Anderson réussit le pari extrêmement risqué de lier les deux sagas mythiques. C'est un film qui mérite bien plus d'indulgence car il aurait pu être largement pire. Le cinéaste parvient à proposer un récit divertissant qui certes aurait pu être un peu plus peaufinée, mais qui réussit tout de même à élargir efficacement la mythologie des deux extraterrestres, appuyé par un casting qui ne brille pas de mille feux, mais qui fait au moins la tambouille. Un long-métrage avec des idées et des séquences intéressantes, qui malheureusement reste insuffisant pour en faire une oeuvre d'envergure alors que le potentiel est bien là.


Je ne saquerai pas ce film gratuitement juste parce que son réalisateur se nomme Paul W.S. Anderson. Va pour un 6/10 !




  • Qu'est-ce que c'est ?

  • C'est la chambre de sacrifice.

  • Comme les Aztèques et les Egyptiens. Les bâtisseurs croyaient aux sacrifices rituels. Ici, les êtres choisis étaient offerts aux dieux.

  • Ils s'allongaient ici. Ils n'étaient ni attachés, ni entravés. Ils mourraient de leur plein gré. Hommes et femmes. C'était considéré comme un honneur.

  • Les veinards.


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