I'm Alive!
Un biopic sur Céline... euh pardon, un vrai faux biopic ou un faux vrai biopic avec comme protagoniste Aline Dieu. Toute ressemblance entre ce personnage de fiction et une véritable chanteuse...
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le 29 nov. 2021
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Déroulant pendant plus de deux heures les grandes lignes de la vie de Céline Dion, ce film a un aspect de projet décalé et improbable. C'est comme si j'avais été en plein rêve après avoir piqué du nez entre une interview de Céline Dion dans Femme Actuelle à coté d'une photo pleine page de Valérie Lemercier.
Aline est un film sincère, qui n'a aucune intention de bousculer nos certitudes à propos de Céline Dion, aucune intention de nous en apprendre plus qu'on n'en sait déjà et n'a aucune intention de froisser qui que ce soit.
Il faut dire ce qui est: Valérie Lemercier, avec toute sa bonne volonté, ne parvient à aucun moment à faire illusion. Elle n'est malheureusement pas Aline Dieu, et encore moins Céline Dion, à aucun moment. C'est dommage, j'aurais bien voulu y croire. Valérie n'imite pas (ou très peu). Valérie ne chante pas. Valérie ne s'est pas transformée physiquement, que ce soit à l'aide d'effets spéciaux ou pas. Elle ne délivre pas non plus la performance de la décennie. Tout ce que fait Valérie Lemercier c'est de se mettre en scène sans sel ni poivre dans des tranches de vies de Céline Dion. Le tout mit bout à bout, avec un peu d'humour potache par ci par là. Il y a néanmoins de la passion dans le projet, la ferveur de Lemercier crève l'écran, son envie de bien faire aussi.
Le film frôle parfois le ridicule. Visuellement par exemple lors de séquences improbables retraçant l'enfance de Céline où le visage de Valérie Lemercier de 2020 est posé sur le corps d'une enfant de dix ans. C'est aussi une petite catastrophe lorsque s'est posé la question de la doublure vocale. Est-ce-que Valérie chante dans son film? Non (et ce n'est pas tellement un problème me direz-vous, n'est pas Taron Egerton qui veut). Ce qui est un problème c'est que la doublure vocale utilisée pour les scènes où Aline/Céline interprète ses plus grand titre a un timbre à des années lumières du timbre de voix parlé de Valérie Lemercier. Cette dernière ne fait aucun effort pour que les voix concordent un minimum. Et quand il s'agit de l'accent Québécois, notre Valérie nationale bien Française ne fait pas énormément d'effort non plus, autant dans certaines scènes son accent pourrait passer, autant à certains moments elle oublie complètement et parle un Français bien de France.
C'est ce genre de petit détails qui donnent l'impression qu'on regarde une comédie parodique sur la vie de la diva Québécoise, plutôt qu'un biopic.
Le film est inutilement long, certaines scènes saupoudrés d'humour font sourire, certaines interprétations sont très justes (petit clin d’œil à l'incroyable énergie de la maman, jouée par Danielle Fichaud), et d'autres m'ont complètement laissé sur le carreau (Sylvain Marcel en René Angelil est insipide).
Il y avait pourtant moyen de faire quelque chose de particulièrement intéressant à décortiquer la carrière de Céline Dion. Lorsque le film aborde l'épopée "My Heart Will Go On" avec une Céline qui détestait la chanson à l'origine, le film éclipse légèrement l'anecdote en quelques secondes. En fait, le film se focalise en vérité beaucoup plus sur l'histoire d'amour atypique de la chanteuse. J'imagine qu'il ne devait pas être aisé de trouver la bonne manière d'aborder ce pan de la vie de la chanteuse sans faire passer René Angelil pour un prédateur. Libre à chacun de se faire son propre avis sur la question, mais le film en tout cas dépeint une relation saine et sincère.
Pour conclure, Aline se regarde, et s'apprécie plus comme un téléfilm sincère frôlant par moment la parodie avec quelques libertés, plutôt qu'un biopic strictement factuel. Valérie Lemercier n'a peut-être pas été coachée pour être plus Céline Dion que Céline Dion elle même, elle ne livre pas non plus une performance dont on gardera longtemps souvenir, mais a le mérite d'avoir été sincère dans sa démarche. Cette dernière, à probablement voulu mettre un costume d'autre sur soi, pousser un peu, tout juste le temps d'un rêve, d'un songe, et les toucher du doigt.
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Créée
le 12 nov. 2021
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