ALL EYEZ ON ME
ALL EYEZ ON ME, de Benny Boom avec l’inconsistant Demetrius Shipp Jr., Danai Gurira, Kat Graham et d’autres frères trop cool à souhait ou carrément insubstantiels… Ce film à mon sens plutôt gentillet...
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le 11 sept. 2017
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C’est le biopic idéal : on ne connaît rien de la vie de Tupac Shakur, prématurément assassiné à Las Vegas à 25 ans, donc All Eyez on Me pourrait marcher. Quoique. Après avoir vu une série – Unsolved – sur le sujet, et lu un livre L.A.Byrinth, on commence à se connaître un peu. Le combat titanesque West Coast-East Coast, Death Row et Suge Knight, le sandale Rampart et la police corrompue de Los Angeles… Il y a donc matière à faire un film mais All Eyez on Me est une stupide hagiographie, pas faite pour le très talentueux, mais aussi très controversé, Tupac Shakur.
All Eyez on Me est filmé comme la vie des saints, donc c’est bien simple, tout ce que fait Tupac, c’est bien. Quand il fait des choses mal, c’est que les méchants l’ont forcé. Par exemple, il tire sur des flics en civil ? Ils n’avaient qu’à mettre un uniforme, CQFD!
Pour le reste, Tupac est montré comme la victime inconsciente de forces qui le dépassent : les flics racistes, les juges aux idées préconçues, les méchants producteurs blancs puis les méchants producteurs noirs, les femmes séductrices, tout y passe.
Dans ce film destiné évidemment à un public conquis d’avance, on lit en creux l’incroyable stratégie victimaire d’une partie des noirs américains, alors que le message prétend être l’inverse. Sa mère, ancienne Black Panther, son mentor, Suge Knight, exhorte en permanence Tupac d’ « être un homme » et de « relever la tête ». Sans jamais ébaucher un bout de critique sur ce que ce discours finit, inévitablement, par produire : discours viril et macho*, règlements de compte en pagaille qui finissent dans le sang, même quand on arrive au sommet. Le film n’est donc qu’un long plaidoyer pour un gars vraiment bien dans le fond, d’autant que (on touche alors le fond du nanar américain), Tupac était sur la voie de la rédemption (sic) grâce à une femme (re sic). Du coup, tout cela est pathétique et inintéressant au possible. Même la bio de Johnny Cash, Walk the Line, construite sur le même modus operandi, était mieux.
*critique que l’on peut trouver ailleurs, de The Wire à Friday Night Lights
Créée
le 2 août 2018
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