Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏

Aloha, Bobby and Rose est un film très stéréotypique du road movie américain des années 70 faisant la part belle à deux de ses composantes majeures : la jeunesse et l'errance. Il appartient à cette catégorie du cinéma qui capte une atmosphère, plus ou moins involontairement quand on le juge avec 50 ans de retard, avec ce genre d'approximation générale qui fait autant son charme que sa principale limitation. C'est la rencontre entre deux jeunes adultes un peu paumés, Paul Le Mat dans le rôle d'un mécanicien qui galère sur le plan financier, toujours à court d'argent et incapable d'honorer ses dettes (y compris celles contractées lors de parties de billard contre des chicanos peu amènes), Dianne Hull dans celui d'une jeune mère célibataire seule avec son enfant. Une rencontre qui aurait pu marquer le début d'une stabilisation, économique, sentimentale, existentielle, mais qui au contraire catalyse une réaction en chaîne les poussant à franchir la frontière pour fuir au Mexique.


Détail amusant, Paul Le Mat aka Bobby ici pourrait très bien figurer les origines du personnage qu'il interprètera 5 ans plus tard dans Melvin and Howard, Mary Steenburgen s'étant transformée en Dianne Hull : point de fuite d'un même portrait, celui de la middle class avec ses multiples galères et ses rêves d'avenir meilleur qui se perdent dans l'illusion de l'American dream. Floyd Mutrux déploie sa toile narrative avec la décontraction que l'on connaît dans le cinéma américain 70s, c'est-à-dire avec de nombreuses zones de flottement qui laissent certains segments totalement de côté au gré des soubresauts subis par le protagoniste. Le résultat n'est pas désagréable, au contraire, si l'on adhère à cet état d'esprit. Ces événements qui s'éclipsent les uns les autres appuient la trajectoire des deux personnages, lancés dans une échappée qu'ils ne maîtrisent pas le moins du monde — à chaque séquence son potentiel souci.


L'ironie est particulièrement marquée par une embrouille plus grosse que les autres, celle qui les contraindra vraiment à détaler, une blague dans un convenience store qui tourne mal : faux hold-up mais vrai trépas. Aloha, Bobby and Rose poursuit un objectif qui tranche légèrement avec la norme du sous-registre en adoptant un regard très sensible sur les difficultés rencontrées par le jeune couple, avec une petite particularité concernant la fille embarquée un peu malgré elle dans l'histoire.


https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Aloha-Bobby-and-Rose-de-Floyd-Mutrux-1975

Morrinson
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Mon cinéma américain, Top films 1975, Mes romances et Cinéphilie obsessionnelle — 2024

Créée

le 25 juil. 2024

Critique lue 36 fois

Morrinson

Écrit par

Critique lue 36 fois

Du même critique

Boyhood
Morrinson
5

Boyhood, chronique d'une désillusion

Ceci n'est pas vraiment une critique, mais je n'ai pas trouvé le bouton "Écrire la chronique d'une désillusion" sur SC. Une question me hante depuis que les lumières se sont rallumées. Comment...

le 20 juil. 2014

144 j'aime

54

Birdman
Morrinson
5

Batman, évidemment

"Birdman", le film sur cet acteur en pleine rédemption à Broadway, des années après la gloire du super-héros qu'il incarnait, n'est pas si mal. Il ose, il expérimente, il questionne, pas toujours...

le 10 janv. 2015

140 j'aime

21

Her
Morrinson
9

Her

Her est un film américain réalisé par Spike Jonze, sorti aux États-Unis en 2013 et prévu en France pour le 19 mars 2014. Plutôt que de définir cette œuvre comme une "comédie de science-fiction", je...

le 8 mars 2014

125 j'aime

11