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Société philippine et saine "Kohler" des peuples

Réalisateur philippin plutôt apprécié des grands festivals français et internationaux, Mendoza dénonce dans la plupart de ses films, les problèmes liés au trafic de drogue et la violence qui lui est corrélée.


Un peu à la façon dont Robert Bresson l'a fait dans "L'argent" avec un faux billet de 500 francs, c'est ici le sac à dos d'un caïd de la drogue tué à l'occasion d'une descente de police musclée, qui sert de fil directeur en passant de main en main.

Ce dispositif permet au réalisateur de dénoncer à l'aide d'un récit policier bien rythmé, les rouages structurels de la corruption policière et politique où les édiles profitent d'une population plongée dans le plus extrême dénuement pour agir dans la plus totale impunité.


Mise en scène "réaliste", caméra très mobile, au plus proche des personnages et au coeur de l'action (on peut le voir comme un film d'action plus axé sur la dénonciation d'une société malade, que sur le pur divertissement), le réquisitoire est implacable : la société philippine est gangrénée du bas jusqu'en haut de la pyramide, tout le monde utilise tout le monde tant que cela sert à se faire de l'argent, un fonctionnement qui parvient à se maintenir artificiellement grâce à l'hypocrisie générale et une bienpensance de façade.


On ressort de cette vision démonstrative comme essoufflés, estomaqués par le portrait que Mendoza fait de la société dont il témoigne.

Une fois la galette sortie du lecteur, le spectateur français ne peut contenir son soulagement, lui qui réalise la chance qu'il a de pouvoir vivre dans un pays épargné par l'arbitraire, le déclassement, la misère, et leur corollaire : la rapacité d'une certaine élite qui mène la plupart du temps à une corruption endémique, de celle en capacité de mettre les gens en "Kohler"...

Sycorax
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le 9 janv. 2025

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Sycorax

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