une réflexion franche sur les dérives religieuses à l'école

Décidément, le cinéma parle beaucoup d’école en ce moment : après le film allemand La salle des profs, puis le français Pas de vague, c’est au tour du cinéma belge de s’intéresser au milieu scolaire à travers un film qui évoque la question de la religion au sein de l’institution publique Belge.

Amal – Un esprit libre s’empare donc d’un thème brûlant en Belgique : l’entrisme exercé dans les établissements scolaires belges par les salafistes. Le réalisateur Jawad Rhalib, journaliste de métier, signe depuis 20 ans des documentaires ou des films politiquement et socialement engagés. Ici, il raconte le parcours d’une prof de français militante de la laïcité, incarnée par une Lubna Azabal toujours formidable … Un peu trop militante au gout de certains élèves, professeurs et parents, qui vont tout faire pour la déstabiliser, à coup d’intimidations ou de menaces sous-entendus.

Si le film peut se révéler quelque peu démonstratif par certains aspects, il n’en reste pas moins louable et passionnant dans son propos, montrant combien il est urgent que l’État s’empare de ce problème dans un pays où les cours de religion sont intégrés dans le cursus scolaire, et où il peut s’y raconter tout et n’importe quoi, sans que personne n’ait son mot à dire... Comme c’est le cas dans le film où Fabrizio Rongione (aussi convaincant que terrifiant) incarne un professeur de religion qui, derrière son apparence stricte et son ton très posé, inculque à ses élèves une vision extrémiste de l’islam.

A peine soutenue par sa directrice, Amal ne peut compter que sur elle-même pour résister aux pressions des extrémistes.

Le réalisateur propose ainsi une réflexion franche sans équivoque sur les dérives religieuses, sur la fonction des enseignants devant faire face en permanence au comportement d’élèves qui remettent régulièrement en cause leur pédagogie. Un film qui n’est pas contre l’islam, ni contre la religion, mais qui veut dénoncer ceux qui la détourne à des fins d’endoctrinement et de manipulation. Difficile de ne pas penser, évidemment, aux assassinats de Samuel Paty et Dominique Bernard auxquels le film fait écho.

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