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Je suis un peu circonspect face aux notes que je vois ici ou sur Allociné. Je me demande si j’ai bien vu le bon film. Dans le doute, je précise que je vais parler d’un film sur une prof qui se prend plein de coups de pression de la part d’une communauté d’islamistes radicalisés en milieu scolaire après avoir pris la défense d’une étudiante lesbienne. Ce film, dont je parle, est atterrant, dégueulasse, abrutissant... C’est un des trucs les plus écœurant que j’ai vu ces dernières années.


Je n’ai pas mis un pied dans un lycée depuis bientôt 10 ans, et je ne sais pas comment se passe la vie lycéenne en Belgique, mais je me demande à quelle réalité se réfère le film ? La moitié de la classe est islamiste et ce fou sur la gueule à la moindre occasion. La prof Amal, qui donne son nom au film, décide de faire sa propre tambouille en donnant les cours qu’elle veut juste pour donner une leçon aux vilains éléments islamistes radicaux de la classe. La directrice qui suspend un élève sans le moindre conseil de discipline. On est où sérieux ?


Le film se prend ultra au sérieux et est persuadé d’être un thriller trop angoissant. Il y a les méchants islamistes sournois qui mettent des coups de pression de partout, que ce soit sur Internet ou en vrai. Ils menacent de mort, intimident sur Internet, saccage des appartements, disent quels auteurs ne pas enseigner à l’école. Il faut corriger les homosexuels, les femmes, les infidèles. Quand ils sont confrontés en vrai, ils parlent calmement avec leur petit sourire narquois et sarcastique tout en regardant du coin de l’œil. Ça balance à tout-va des « koufar », « mécréante », « haram », « sorcière », « il faut l’exorciser ». On est dans ce niveau de caricature. C’est peut-être moi qui me trompe, mais ça se passe vraiment comme ça la Belgique ? Là on se croirait plutôt en plein Afghanistan. En fait, on dirait plutôt le monde parallèle fantasmé par Eric Zemmour.


Le film ne creuse rien, il montre bêtement un affrontement entre vilains islamistes et gentilles personnes qui veulent être libre. Ah pardon, pour apporter un peu de nuance, Amal est elle aussi musulmane. Genre il y a les bons et les mauvais musulmans, t’as capté ? Le problème ce ne sont pas les musulmans. C’est en ça qu’on croirait une adaptation d’un discours de Zemmour. Le message du film est : Mais nan, on n’a rien contre les musulmans, mais il y a les vilains islamistes radicaux qui nous empêchent d’être libres. Personne ne fait rien, la hiérarchie, la directrice est veule et lâche. Elle ne voit pas le problème. Amal est abandonné de tous ses collègues. Les pouvoirs publics ne font rien. On ne peut que courir à la catastrophe. Le djihad est en marche messieurs dames ! J’ai vraiment l’impression que le réal a compacté plein d’histoires graves pour en faire son petit thriller et angoisser le bon citoyen qui craint les vilains terroristes. Le film se drape d’une esthétique réaliste pour faire genre que ça existe, c’est réel, c’est en marche, ce qui renforce l’odeur rance du film.


Il y a aussi la fin qui enfonce le dernier clou du cercueil du malaise. Le réal a trop voulu faire une fin « coup de poing », violente, sans concession, en balançant le générique brusquement sans musique après un acte terrible, sauf que… non, ça ne marche pas, c’est ridicule. C’est artificiel, comme tout le reste du film. On ne croit pas une seule seconde aux situations, rien ne fait spontané. Les dialogues ont la subtilité d’un fils barbelé enfoncé dans l’urètre. La directrice ne veut « pas de vague ». L’expression est vraiment utilisée littéralement. Amal qui sort, dans un grand moment dramatique, qu’il y a des « Mohammed Mera » en train d’être créés. On est sur un niveau de malaise colossal. Le montage tue le rythme par moment. Quand la lycéenne veut se suicider, on nous la montre en train d’ouvrir sa boîte de médocs, qui ressemble à de l’aspirine, puis après, on passe sur sa prof qui écoute son message d’adieu. Bordel, il fallait juste laisser la prof découvrant le message en même temps que nous, ça aurait été tellement plus angoissant !


Bon bref, j’en ai marre, j’ai la flemme de conclure, j’ai déjà consacré assez de temps à cette immense merde. Ne voyez pas cette purge, bonne soirée.


Cineratu
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le 5 mai 2024

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