Parmi tous les films sur l'adolescence qui existent, pourquoi AMATEUR TEENS devrait-il retenir notre attention ?
Nous explorons une école à Zurich, où les adolescents naviguent avec aisance entre Internet, réseaux sociaux et culte de la sexualité sur Youporn. Morcelé par des coupures en blanc-de-gris et se proposant comme une tragédie en 5 actes, le film nous prend par la main et ne nous lâche plus jusqu'à la fin. Le rythme est parfois un peu contemplatif, nous posant dans un groupe d'amis de 14 ans qui se chambrent et parlent de ce qu'ils ne connaissent pas, en bons amateurs d'une vie dont ils ne comprennent pas encore les codes.
C'est cette adolescence que Niklaus Hilber expose : celle qui joue à l'adulte sans connaître la vie. Une génération désabusée de tout, avant même qu'elle n'abuse de quelque chose. Les tragédies sont pour la plupart ellipsée, nous laissant simplement baigner dans le doute et les non-dits. La réalisation est délicate, elle évite le superflu. La caméra reste intime dans son retrait et dans ses plans simples et sans audace, alors que les personnages parlent d'intimité avec de grands mots bien audacieux.
Malgré une fin qui tombe dans le vide, AMATEUR TEENS respecte le juste équilibre entre la tempête de l'adolescence et une vie extra ordinaire. Le sexe devient la grande Quête, mais ça, ce n'est pas une histoire de génération. Celle-ci a juste la possibilité d'y être exposée très tôt grâce à Internet, et les adolescents deviennent des adultes dans des esprits d'enfants. Dans toute leur cruauté, leur faiblesse et leur fragilité.