L'âme noire n'est pas l'œuvre la plus connue de Rossellini mais elle ne fait absolument pas tache dans sa filmographie.
Adriano un séducteur qui a fait les 400 coups décide de se marier et de mener une vie ordinaire. Seulement son passé ressurgit et va mettre à mal son couple.
L'âme noire présente tous les ingrédients qui ont fait de Rossellini un réalisateur à part. A l'instar de "Voyage en Italie" le réalisateur nous offre une plongée dans l'intimité d'un couple qui va se dissoudre sous nos yeux à cause de mensonges ou de non-dits. Mais à la différence de ce dernier qui ne faisait intervenir que très peu de personnages extérieurs, ici, d'autres protagonistes qui vont tous avoir une influence sur Adriano et son couple sont très intéressants. La relation du couple n'est pas ici la seule traitée, bien qu'elle soit toujours en toile de fond, puisque de longs passages en compagnie de ses anciennes maitresses offrant toutes un portrait singulier et intéressant jalonnent le film. Rossellini prend tout son temps comme à son habitude pour nous faire vivre au coté du mari l'explosion d'un mariage qui venait juste de se réaliser.
La bande son est également de très bonnes facture avec des airs jazzy s'intégrant très bien au film.
Vittorio Gassman est par ailleurs très bon dans un rôle de grand manipulateur. Il se fout de la portée de ses actes et de ses mensonges envers ses amis ou sa femme du moment qu'il peut en tirer profit. On suit avec beaucoup d'intérêt son combat contre ses vieux démons qui ne font que ressurgir et qui parait voué à l'échec jusqu'à la scène finale qui est à mes yeux magnifique de tension et de désespoir.
Une belle découverte donc, et un film qui plaira surement à tout amateur du réalisateur Italien.