Tout juste marié, à 36 ans, Adriano voit son passé trouble resurgir à travers les femmes qu'il a aimées. Et sa femme ne le supporte pas. Âme noire, qui vient après plusieurs échecs, est le dernier long-métrage de Rossellini, lassé du cinéma, et qui se tourne alors vers la télévision et l'Histoire. Le film, loin du néo-réalisme est une sorte de réponse à la Nouvelle Vague qui triomphe alors. Son héros, cynique et désabusé, est un manipulateur et un mythomane. Il est joué à la perfection par Vittorio Gassman. Rossellini n'est pas toujours à l'aise dans un genre qui n'est pas fait pour lui et le film est trop bavard. Reste la vision du couple, de ses sacrifices et des faux-semblants, un thème que le cinéaste a abordé souvent, notamment dans le magnifique Voyage à Rome. En dépit de la pauvreté de son intrigue, Âme noire, vu comme le chant du cygne du réalisateur pour la fiction, est une oeuvre plus qu'estimable.