Une chose qui m'a toujours ennuyé avec l'humour irrévérencieux des films d'animation américains, c'est qu'il sonne faux. Je ressens toujours une sensation de gêne mêlé à celle d'un manque de jusquauboutisme qui fait que les messages disséminés dans ce genre d'œuvre semblent toujours manquer de fond. On enchaîne des scènes d'humour trash, gore et pipi caca, et on balance à la face du spectateur quelques petites piques sur la politique étasunienne histoire de se donner un air provocateur. Les brisages de quatrième mur sont aussi délicats qu'un coup de marteau sur une paire de burnes, et l'écriture souffre à de multiples reprises de facilités scénaristiques totalement aberrantes. Les références de pop culture sont, comme d'ordinaire avec ce genre d'œuvres, légions mais faciles d'accès.
Dans le cas de America, la satire autour des pères fondateurs créant les États-Unis d'Amérique survole son sujet et offre plus un divertissement gamin, fun et décomplexé qu'une vraie réflexion bien ficelée. Loin de moi l'idée de dire qu'il faut qu'une satire soit forcément intellectuelle, mais disons que dans le cas de America, on est loin d'avoir toutes les composantes d'une bonne satire.
De la part des créateurs de Archer, on ressent que le format film ne se prête mal à leur humour, bien meilleur dans un concept de série et d'épisodes courts.
America ne réinvente pas la satire, mais arrive à rester divertissant, au moins.