Au-delà des hommages amusés que le film rend à Reservoir Dogs et Ocean’s Eleven, deux références qui planent consciemment dans l’esprit de ses personnages, du jeu constant entre vérité brute et mise en scène, entre liberté d’interprétation et respect des faits, American Animals interpelle surtout par le vide qu’il crée autour de la psyché de ces jeunes Américains. Quatre spécimens à qui la vie souriait, intelligents (mais pas tant que ça), destinés à de hautes études, de hautes fonctions ou en tout cas doués d’ambition. Quatre privilégiés inoffensifs en somme, que rien ne devait pousser à commettre un crime en bande organisée si ce n’est… quoi ? Un malaise existentiel ? Derrière la virtuosité manifeste de la mise en scène et du montage, l’homogénéité du casting (tous ou presque sont parfaits et troublants de ressemblance avec leurs modèles), l’interrogation demeure, obsédante, troublante.