Une famille qui se dissout de manière étrange !

Ayant gagné l’oscar du meilleur film lors de la cérémonie des oscars en 2000, American Beauty est un long-métrage très particulier à visionner, il déroule littéralement une sorte de destruction morale d’une banale famille américaine, où chaque membre de la famille emprunte un chemin différent et menant à un conflit familial sans précédent. Ayant été très remarqué dans le monde du théâtre, le réalisateur Sam Mendes applique sans aucun doute toutes ses connaissances et sa façon de faire pour mener à bien son premier projet cinématographique, on sent bien que chaque scène est construite selon une architecture visuelle très théâtrale, cela nous pousse à croire que chaque protagoniste a une importance qui doit être prise en compte par le public. Au début, la réalisation est construite avec un contexte typique de nos jours comme la relation instable d’un couple, sans compter les conséquences dramatiques et psychologiques qui peuvent perturber le bien-être des enfants.

Puis, pendant le visionnage, le scénario prend une tournure étrange et désuète, où chaque scène est une phase de démolition familiale atypique et déconcertante, c’est comme si on rentrait dans une sorte de paradoxe qui n’a aucun sens. La mise en scène intelligente et très inspirée du metteur est pour quelque chose pour que ce long-métrage reste mémorable à nos yeux, mais le casting est aussi un solide et considérable atout pour la bonne réussite de cette imagerie frappante. Accoutumé à incarner des personnages étranges ou troublants, Kevin Spacey avait clairement sa place dans ce genre de film complexe. À travers son rôle de père ayant l’esprit dérangé, il développe une parfaite définition d’antihéros social et traversant sa crise de quadragénaire, avec une Annette Bening brillante dans le rôle d’une mère infidèle.

Le reste du casting est de haute qualité, en particulier la jeune et mignonne Mena Suvari qui n’a pas peur de s’exhiber dans un bain émoustillant de pétales de fleurs rouges, nous offrant gracieusement une photographie érotique incroyablement fabuleuse à admirer. Celle-ci profite de sa jeunesse et de sa beauté incontestable pour manipuler aisément Kevin Spacey, dans le but de le transformer en un autre homme qu'il n’aurait pas dû être à la base. Toutes sortes de sujets faisant référence aux troubles conjugaux ou familiaux sont bien traités consciencieusement et méthodiquement, entraînant son public dans un encadrement indéfinissable, tout en l'immergeant dans une ambiance inusitée. C’était un défi risqué et osé pour un artiste qui fait ses premiers pas dans le cinéma mais néanmoins, il l’a relevé haut la main en réalisant un film bourré de scènes de dialogues bien fournies. 8/10

Vous vous rappelez, ces affiches qui disaient 'Aujourd'hui c'est le premier jour du reste de votre vie' ? et bien c'est vrai tous les jours, sauf un : le jour de votre mort.