Pas facile de décrire son film préféré...

Tout d'abord, je dirais que l'atout le plus visible d'American Beauty, c'est la justesse du scénario et la critique de la société que fait Sam Mendes.
Et personne n'y échappe. De l'acharnée au travail qui ne voit que son ascension sociale, à l’antihéros à l'inverse qui déteste son job, pense avoir raté sa vie et est toujours à la recherche du grand amour. Même les ados y passent, de la star du lycée superficielle, à la fille discrète et mal dans sa peau, en passant par le type bizarre qui dérange. On connaît tous ce genre de personnages convenus. Sauf que là où American Beauty surprend, c'est qu'il évite le piège classique qui consiste à se borner à des préjugés. Au delà de ces caricatures, le film essaie de voir plus loin, de comprendre les fêlures de ses personnages. Et c'est là que l'on est dans le juste. Cette banlieue modeste, a priori tranquille et ordinaire, abrite des habitants beaucoup plus complexes qu'il n'y paraît. (Spoiler) La femme-enfant-fatale est en fait vierge, le militaire psychorigide est homosexuel, la ménagère parfaite est frustrée sexuellement.... (/Spoiler)

On est dans la vraie vie, celle où les gens font semblant pour s'accepter et être acceptés. D'ailleurs, le reflet et l'image sont beaucoup abordés dans le film, entre la caméra de Ricky, les miroirs, le reflet de Lester dans la vitre.. Pareil pour le voyeurisme, les personnages s'épient entre voisins; mais le spectateur lui même est voyeur, puisqu'il est convié par le héros au début du film à entrer dans sa vie.

Ensuite : les images du film et leur portée. Que dire de l'affiche ?! Un petit bijoux, merci Conrad Hall !
On voit que Sam Mendes a fait un véritable travail, sur chaque plan, notamment au niveau des couleurs. Avec le blanc, le bleu, mais surtout le rouge, omniprésent dans le film, grâce aux roses que l'on retrouve un peu partout (même sur l'affiche), comme un symbole de la passion, du désir, de la fureur de vivre... Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si au début du film, Annette Bening, dans son rôle de femme castratrice, coupe les roses pour les mettre en vase. Comme pour tout contrôler. A l'inverse, lorsque Lester se laisse aller à ses fantasmes, il est assailli par une pluie de pétales rouges.

Parce qu'American Beauty c'est avant tout une histoire de beauté. Celle palpable, des roses rouges et des jeunes filles séduisantes, et celle abordée par Wes Bentley en jeune dealer étrange, plus intuitive et puissante, qui porte sur des détails de l'existence.


La bande son est elle aussi très bonne, grâce au talent de Thomas Newman, qui parvient à nous faire ressentir tout ce qu'il veut avec quelques accords au piano. Mais aussi grâce à des morceaux plus rock, comme The Seeker des Who, All Along the Watchtower de Bob Dylan ou All Right Now de Free, parfaits pour accompagner la libération de Lester. Pareil, pour "Don't Let it Bring You Down" d'Annie Lennox, d'une langueur et une sensualité envoûtante (mon petit préféré!).
Sans oublier la voix off, en la personne de Lester Burnham, qui va conter sa propre histoire. D'emblée, celui-ci annonce au spectateur qu'il va mourir. L'originalité, qui fait aussi l'attrait du film, est que par conséquent, le spectateur va mener sa petite enquête pour trouver le coupable idéal parmi tous ces névrosés en puissance.

Le jeu des acteurs quant à lui n'est plus à démontrer, surtout pour Kevin Spacey qui n'a pas volé son oscar, mais aussi Annette Bening, parfaite en carriériste dépressive.

Et les défauts ? Quels défauts ?
J'ai beau lire les critiques malveillantes, qui voient en American Beauty un film moraliste, surestimé... Je ne peux pas m'empêcher de penser que ces personnes sont passées à côté du film.

Bah oui, c'est vrai, je le défends corps et âme : c'est mon film quoi.

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le 6 déc. 2012

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Apprederis

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