American Crime par Sheffie
Dans la même veine que le Girl next door de Greg Wilson (2007, pas celui de 2004 avec Elisha Cuthbert en pornstar, on est d'accord.), An American Crime est un film noir.
Le synopsis est sensiblement similaire: une jeune fille et sa soeur handicapée sont hébergées chez une femme qui possède beaucoup d'enfants. Il s'avère que cette femme est mentalement instable, et les réprimandes des premiers jours laissent place à des violences sans nom envers l'ainée des deux soeurs, séquestrée dans une cave où jour et nuit, des jeunes du quartier viennent allègrement rouer la pauvre fille de coups sous les yeux haineux de la maîtresse de maison.
Je ne vais pas m'attarder sur une analyse psychologique douteuse des attitudes des protagonistes, l'histoire parle assez bien d'elle même et m'est avis que personne ne comprendra vraiment jamais comment de tels actes ont pu se produire. C'est un film effrayant. Bien plus effrayant que n'importe quel film qu'il m'ait été donné de voir. On peut plaider la démence du côté de la mère. Soit. Mais comment expliquer les actes de la majorité des enfants du quartier, qui se repaissent de la terreur de la jeune fille et du spectacle sordide de sa torture ? Je veux bien comprendre que leur jeunesse les pousse à arracher les ailes des mouches quand ils s'ennuient, mais de là à infliger des blessures physiques et psychologiques ignobles à une fille innocente ...
L'image et le son servent l'histoire correctement, et l'ambiance est bien retranscrite, même si The Girl Next Door est un peu plus visuel et joue quant à lui sur la perversité morbide qui nous pousse à apprécier les films "de torture" du style Saw et Hostel. Ma note n'est pas vraiment attribuée au film en lui même, mais plutôt à ce qu'il apporte, c'est à dire un regard omniscient sur la partie immergée de l'iceberg, sur les dessous d'une société qui n'a de bonnes que les apparences. Fini les bisounours. Qu'on leur coupe la tête et qu'on les brûle. La brutalité du scénario nous touche d'autant plus qu'on n'est pas protégé par la conscience que celui-ci est fictif. La phrase d'introduction du film tend bien à le souligner. "C'EST UNE HISTOIRE VRAIE, OUI OUI ON VOUS L'ASSURE". Merci mec, maintenant j'vais mettre 3 jours à m'en remettre.
À voir qu'une seule fois.