American History X par lucaspalek

Pourtant le début est captivant. Tony Kaye alterne entre des flashbacks (en noir et blanc) et le temps de la narration pour nous montrer l'influence qu'avait et qu'a toujours Derek (Norton) sur son petit frère Danny (Furlong). Danny idéalise son frère, ses pensées fascistes, son discours pour rallier à sa cause les jeunes blancs du quartier à sa haine envers les communautés étrangères. Cette haine est tellement importante qu'elle va pousser Derek a tué deux noirs tentant de voler sa voiture

Par la suite, Kaye nous montre la "magnifique" et rapide rédemption de Derek lors de son passage en prison. Et c'est là que pour moi ça ne va pas. Alors que toute la première partie du film nous montre avec insistance l’extrémisme dans lequel est plongé Derek, la seconde nous présente un personnage transformé par son incarcération. Le comportement de Derek est alors à l'opposé de ce qu'il était avant. Il apparaît être quelqu'un de raisonné, réfléchi et affectueux et protecteur envers sa famille (il l'était déjà avant mais il en était également un danger). C'est cette transformation qui ne m'a pas convaincu. Elle m'a semblé trop rapide, trop facile même. Elle s'opère en prison mais elle apparaît un peu sortie de nulle part. Derek est très encré dans le mouvement fasciste lorsqu'il est incarcéré, partageant les idées du nazisme d'Adolf Hitler. Mais cette idéologie si profondément inscrite dans sa mentalité est balayée simplement par le fait qu'il ne peut concevoir que des blancs américains puissent avoir un trafic avec des Latinos étrangers. Cela ajouté à la complicité un peu absurde (en tout cas au début) qu'il partage avec un détenu noir, et nous avons déjà la transformation du personnage presque terminée.
De même, son attitude en sortant de prison cache d'une manière assez maladroite un discours moralisateur un peu grossier. On a le droit au grand frère qui ne veut pas que son petit frère fasse les mêmes conneries que lui à son âge et qui après avoir raconté son passage en prison, convainc de façon assez simple son petit frère d'en arrêter avec ces idées (et du coup on enlève tous les deux tous les drapeaux et affiches fascistes qui tapissent le mur de notre chambre).