Nothing's sweeter than American Honey

Ce road-movie raconte l'histoire de Star, une jeune femme qui s'enfuit de son foyer dysfonctionnel pour suivre une équipe de vendeurs itinérants. Elle trouve rapidement sa place dans cette nouvelle vie agrémentée de soirées arrosées et d'amours éphémères.

La réalisatrice, Andreas Arnold, observe sans aucune condescendance cette bande disparate, ses codes, ses amours et ses excès. Le format carré permet de se concentrer sur les protagonistes et leurs rituels. Le spectateur est au plus proche de Star (interprété par Sasha Lane), personnage à la fois fragile et farouche. En s'affranchissant de son quotidien, elle s'offre une liberté salvatrice et vit coûte que coûte, sans se soucier du danger. La jeune actrice Sasha Lane est une découverte et une révélation.

American Honey dépeint l'envers du rêve américain avec ses déceptions du quotidien, mais aussi l'espoir des jours meilleurs. La beauté est partout, renversante, stupéfiante, mais brute. La réalisatrice fait le choix de nous présenter la réalité dans son plus simple appareil tout en lui apportant un plein de poésie avec des parenthèses surréelles. La rencontre de Star avec un ours en est un bon exemple.

Enfin, le film se caractérise par une forte présence de la musique. Elle vient rythmer le quotidien de la route, mais elle prend surtout tout son sens quand les protagonistes la fredonnent. Une petite fille d’un quartier défavorisé chantonne "I kill children" de The Dead Kennedy's alors que sa mère ne prête aucune attention à elle ni à son frère. La dernière scène dans la voiture est également intéressante avec la chanson de Lady Antebellum qui porte le même nom que le film.

En résumé, American Honey est un chef d’œuvre avec des images pleines de poésie et des acteurs hauts en couleur. American Honey est un film que l’on retient.