American Woman !
American Honey fait partie des rares films qui nous emportent dès sa première scène jusqu’à sa dernière. Pendant ces 2h40, on reste bouche bée devant la beauté des scènes qui défilent sous nos yeux...
le 24 mai 2016
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Une fois n'est pas coutume, une critique découpée en plusieurs parties et un peu moins rédigée que ce que je fais d'habitude (enfin..."d'habitude, il y a très longtemps", vu la date de ma dernière critique :p). ça ressemble plus à de la prise de notes !
Spoils en filigrane sur la première partie, à partir de maintenant :)
Ce film m'a un petit peu traumatisé, parce que je ne m'attendais pas vraiment à ça. Je ne m'attendais pas à une histoire aussi dure, et je suis sortie en en réalisant tout le côté amer et cynico-désabusé.
Hormis Star, Jake et Krystal, on voit peu le reste de cette bande de jeunes, en tout cas pas assez pour créer un semblant d'affect individuel (le groupe oui, mais les individus pas trop). Je vais donc m'attarder plutôt sur les trois cités ci-dessus.
Jake & Star sont typiquement des personnages que j'ai dû mal à apprécier et qui m'énervent :
Krystal est un personnage que je trouve fun et qui ajoute un peu d'humour (cynique) au tableau : son personnage en soi n'a rien de rigolo et s'apparente plus à une grosse ordure cynique sous un aspect sympathique. Mais la façon dont elle est montrée, filmée, la rend amusante. Par exemple (un parmi tant d'autres), ils passent leur temps à voyager de ville en ville, sans rester plus de trois jours au même endroit, mais à chaque fois sa chambre d'hôtel est un bordel monstrueux avec des milliers de fringues partout. Son personnage est tout le temps présenté/filmé de façon humoristique, dans ses répliques, sa façon de parler, ses gestes, son environnement.
Finalement, toute cette bande fait de la peine. Au début du voyage, on les envie : sans les connaître, ils ont l'air de bien s'éclater, leur voyage est connoté liberté, pas d'attache mais des ailes, pas de maison mais des rêves. Mais au bout du compte, c'est un prix très élevé pour une fausse liberté, sur fond de gros textes de rap bling-bling scandés à tue-tête mais jamais égalés.
Fin du spoil en filigrane :)
American Honey propose un très joli travail sur la couleur et les petits détails saisis à travers les mouvements de caméra (la sauterelle sur l'épaule de Star, les oiseaux qui passent dans le ciel quand elle regarde...) qui n'ont pas d'utilité flagrante mais qui mettent un brin de poésie, un peu de consistance aux paysages et aux décors en nous forçant à les observer, et qui nous incitent à faire comme Star : admirer les endroits dans lesquels cette bande de jeune nous emmène, savourer la "liberté" nouvellement acquise, tout en faisant des transitions sympathiques.
A l'inverse, je suis beaucoup moins fan des scènes qui tremblent façon caméra à l'épaule qui, à mon sens, alourdissent la narration (et me donnent envie de vomir, bwaaaaaark).
Certains morceaux sont vraiment chouettes, mais l'ensemble m'a un peu blasé par son côté extrêmement linéaire : du gros rap à grosses basses avec, dans certains cas, des voix dégueulasses. Tout ça pour des textes similaires et sans aucune consistance. Aucun problème durant 5mn, mais trois heures c'est plus difficile à tenir. Cependant, cette musique qui m'a lassé est super cohérente par rapport aux personnages et à l'histoire : elle met en valeur le décalage criant entre les textes des chansons que ces jeunes scandent inlassablement et la réalité de leur vie. Et c'est terrible.
Un peu trop long. Tout se passe bien au début mais, plus le film avance, plus il est dur, et plus il est long et difficilement tenable. On aurait gagné à voir Star s'en prendre un peu moins dans la tête par moment, car la dernière demi-heure a été dure à tenir, espérant que tout ça se termine vite. Et en même temps, il est surprenant de voir un film de ce genre (road-trip entre jeunes paumés sur fond de liberté) aussi posé, et ce rythme très calme tranche avec le côté complètement explosif de leur rythme de vie à eux : les changements incessants de lieux, l'excitation permanente, les soirées, les cris, la soirée du perdant, etc. Comme si le film adoptait volontairement le rythme des longs trajets qu'ils font d'une ville à l'autre pour atténuer, adoucir, l'allure folle et violente de leur vie. Et je trouve ça assez stylé :)
Ce n'est pas un coup de cœur du genre qui broie les tripes et donne des ailes, mais il s'agit d'un bon film qui tranche avec les codes du genre et surprend, très bien réalisé.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2017
Créée
le 2 mars 2017
Critique lue 435 fois
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