The American way of death

Bordel, comme c'est dommage!

Le pitch du film est plus que sympathique, et on sent que le scénariste à vraiment un truc à dire sur la société Américaine. Malheureusement, il n'arrive pas véritablement à le sortir. Ça lui reste sur le bout de la langue.

Certes, le concept se révèle déjà un peu incohérent à la base parce que arrêtez moi si je me trompe, mais depuis le temps que la purge à été instaurée, il doit pas rester des masses de SDF dans les rues, ni de "pauvres" dans les ghettos (d'autant que le taux de chômage serait de 1% depuis l'instauration du jeu de massacre, ce qui limite les victimes potentielles, mais admettons...)

Au delà de cette incohérence à la base, si on avait pris le film comme une analogie pas très fine d'un système ou d'un gouvernement qui fait tout pour détruire les membres de sa population qui ne renvoie pas l'image qu'il veut se donner, ainsi qu'une critique d'un mode de vie basé sur la compétition sauvage entre tous et toutes, ce "The Purge" aurait pu fonctionner à merveille ( je crois que cette purge est en train de se passer en ce moment un peu partout en Europe, et pas que, d'ailleurs; il y a qu'a voir les plans de contrôle visant à exclure les plus possible de demandeurs d'emploi afin de montrer la florissante économie dépourvues de chômeurs de nos beaux pays -tout du moins dans les statistiques-, la chasse permanente à tous ceux qu'on considère comme des inadaptés sociaux et qui ne jouent pas le jeu du capitalisme outrancier qui nous à tous pris en otage).

Avec "The Purge", 'on aurait pu avoir un chouette petite dystopie des familles, pleine de sarcasme, qui accuse l'économie triomphante et lui renvoie à la gueule toute sa violence symbolique. Mais au lieu d'avoir droit à du Albert Jacquard plein de fun morbide, de suspens, et de mauvais esprit, on finit par avoir un film un peu mou du genou, ce qui est un gageure avec une idée de base aussi évocatrice. C'est triste, et on se prend à rêver de ce qu'aurait pu faire de cette idée un Carpenter au sommet de sa forme dans les années 80 ou même un Lumet qui aurait pris de l'acide.

En fait ce qui me dérange dans ce film, c'est tout ce qu'il aurait pu être plutôt que ce qu'il est. On aurait pu avoir un petit film culte bien sympathique s'il avait été traité d'une autre manière et surtout avec un peu plus de talent. Au lieu de ça, on retombe dans le cliché du gars défendant sa famille, dans un mi survival mi huis clos, re-mi survival derrière qui manque de souffle, qui manque de suspens, qui manque de couilles en quelque sorte.

Après, ça se regarde avec ennui, mais un ennui plutôt douillet, et on attend jusqu’à la fin pour voir quand ça va vraiment commencer. Au final, ça commence jamais, et les prémisses de l'histoire rampent dans une traînée de faux sang pour se soustraire à nos regards et aller mourir dans un coin de nos têtes, honteuses qu'elle sont de leurs promesses non tenues.

Ce film est comme une pute atteinte de vérole qui aurait pris soins de cacher ses stigmates avec le voile de son concept aguicheur, mais l'idée reste bonne, d'où ma magnanimité. Il est juste dommage qu'elle ait été à ce point tuée dans l’œuf par tout ce qui suit. Étonnamment, on pourrait espérer qu'une suite un peu plus couillue voit le jour un de ces quatre(parce que rester sur un échec pareil avec cette idée là, c'est tout de même très con) et qu'elle soit traitée avec plus d'imagination et de mordant.