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7 Aout 2013, le réalisateur James DeMonaco fait le pari risqué et horrifique d’imaginer que dans un proche futur, parce qu’il voulait sauver le pays de la ruine économique et de la criminalité, le gouvernement instaure une nouvelle loi faisant froid dans le dos: la purge. Chaque année, pendant 12 heures, toute activité criminelle est admise. Une seule nuit par an, chaque américain a le droit, pour évacuer sa colère, sa haine de régler ses comptes voir de tuer n’importe quelle personne. Alors que le premier film, digne d’un huit clos, voyait le spectateur suivre la famille Sandin, famille vivant dans un quartier très chic qui c’était offert un système de sécurité capable de dissuader tout acte criminel des citoyens mais qui se voyait confronté à des menaces extérieures parvenant à entrer chez eux, le deuxième se focalisait sur un groupe de personnes tentant de survivre dehors pendant 12 heures. Cette fois, ce troisième opus aussi glaçant que les deux autres s’accentuera beaucoup plus sur le contexte politique.


La fin de la purge ?


Bien sûr qu’avec les évènements tragiques qui se passent dans le monde et surtout chez nous depuis quelques temps, ce film remue non seulement le couteau dans la plaie mais est surtout dangereux. Dangereux pour son histoire, dangereux pour ses scènes pouvant inspirer n’importe quelle âme pervertie. Seulement son but premier n’est pas d’encenser la violence mais la critiquer. Critiquer la société américaine et son port légal d’armes, critiquer le gouvernement et ses pleins pouvoirs, critiquer la perversité et la barbarie de certains êtres humains. Ce film existe du coup pour donner à réfléchir, tirer la sonnette d’alarme en disant : regardez ce que le gouvernement serait capable de faire un jour? American Nightmare 3 est donc un divertissement qui veut faire passer un message important. Dans cette suite, il y a cette fois une vraie intrigue et surtout, un véritable enjeu : mettre un terme définitivement à la purge annuelle.


Le début pose les bases de l’intrigue, introduit la petite galerie de personnages que nous suivrons, apporte quelques petites nouveautés pendant cette « peut être » dernière et ultime purge annuelle. En pleine élection présidentielle, c’est la panique au sein du gouvernement. En plus de l’apparition depuis peu d’une résistance opposée à la purge qui prend de plus de en plus d’ampleur, entre en scène Charlene Roan, jeune sénatrice ayant par le passé perdue sa famille lors de la purge annuelle. Charlene est bien décidée à abolir la purge si elle est élue pendant l’élection. En tête dans les sondages la donnée gagnante, elle est la cible numéro un du gouvernement qui profitera de la dernière purge pour l’assassiner en envoyant une équipe de mercenaires lourdement armés. Ils ont bons dos les nouveaux pères fondateurs. De quoi faire retourner dans sa tombe Abraham Lincoln.
Fort heureusement, elle est protégée par le pas très commode mais loyal Léo Barnes, ancien officier de police, son nouveau garde du corps survivant de la dernière purge, apte à empêcher son assassinat. A quelques heures de la purge, tout semblait être prêt pour que la sénatrice passe ses douze heures tranquille dans un lieu ultra sécurisé. C’est alors qu’une trahison au sein de l’équipe de sécurité, obligera Léo et Charlene à quitter les lieux et se mettre à découvert en pleine rue où ils devront se battre pour survivre. Dans cette tentative de survie, ils ne seront pas seuls et seront aidés de plusieurs personnages présentés dès le début du film :


• Joe, un modeste épicier afro-américain
• Marcos, l’employé de Joe
• Laney, une ancienne criminelle bad ass qui a retrouvée le droit chemin grâce à Joe l’épicier


Nouvelle galerie de personnages attachants


Comme pour les autres opus, on appuie encore sur le fait que la purge avantage surtout les riches et les hauts dirigeants de ce pays, leur permettant de prendre toutes les mesures pour éradiquer les plus faibles. Ici, quelques nouveautés.


• Plus aucuns privilèges pour quelle personne, aussi importante qu’elle soit. Les politiciens peuvent se faire assassiner. Idée venant du gouvernement qui a bien calculer son coup pour pouvoir tuer légalement la sénatrice.
• On apprend que chaque américain, s’il en a les moyens, peut se payer une assurance spéciale purge afin de protéger ses biens matériels. Les compagnies étant de mèche avec le gouvernement, l’assurance est couteuse. On se doute bien que c’est les plus riches qui la possèderont.


Entre alors notre deuxième personnage principal : Joe, un épicier ayant sa petite superette qu’il tient avec Marcos, un jeune Mexicain installé depuis peu aux Etats Unis. Un jour avant la purge, Joe apprend que son assurance a augmentée. Impossible de la payer, le pauvre homme devra protéger sa boutique pour ne pas la perdre lors de la purge. Pendant cette nuit, il sera dans le collimateur d’une jeune freluquette de 18 ans qui avait tentée de commettre un vol à l’étalage dans sa boutique. Parce qu’elle n’a pas appréciée être remise en place par le propriétaire et que la pauvre enfant n’a pas pu repartir avec sa barre au caramel, la voila, le soir de la purge, réclamant son dû, faisant un retour remarqué (et un brin ridicule) en portant une lingerie un peu trop moulante, armée d’une mitraillette pimpé (ou customisé) à coup de gros diamants, dans une voiture entourée de guirlandes électrique et accompagnée par de charmantes jeune femme elles aussi armées. Ca se passe de commentaires mais au moins on prendra un malin plaisir à espérer que la jeunette trépasse.
On n’oublie pas la folie de l’être humain tel un enfant à qui on autoriserait pendant une journée de manger toutes les confiseries qu’il souhaite. (On préfèrerait plutôt ça et du meurtre gratuit). Alors que Joe, aidé de Marcos tentera de protéger la superette, que Laney en compagnie d’une amie sillonne les rues dans une camionnette blindée en aidant les gens dans le besoin et sauvant les blessés, se joindront à eux Léo et Charlene, pourchassés par les mercenaires envoyés à leur trousse ainsi que des purgeurs excentriques et totalement hystériques. Sauvés par Joe et Marcos, et rejoint par la suite par Laney, un petit groupe de survivant se formera et cherchera à protéger la sénatrice. En même temps, la résistance qui, pendant la purge, vient en aide aux sdf et toute personne ne pouvant se protéger, pourrait apporter ce semblant d’espoir lors de cette nuit pervertissant n’importe qui.


A l’image du réussi American Nightmare 2


En voila un bon exemple de suite qui ne se repose pas sur son succès. Comme pour l’épisode 2, cet épisode 3 ne reprend rien de son prédécesseur si ce n’est juste son personnage principal, Léo (interprété par le charismatique et viril Frank Grillo), qui prend encore son importance dans cette suite. Pour le reste, même si l’atmosphère stressante et presque cauchemardesque des deux premiers films est de retour, on appréciera le fait que la résistance et les politiques soient mis un peu plus en avant. Au menu : Terreur avec quelques jump scare bien placés, musiques électro assourdissantes histoire de vous plonger dans l’angoisse, trahison, révolte et espoir pour un film qui ne manquera pas de vous émouvoir grâce à une nouvelle galerie de personnages attachants.
Le sadisme (suggéré), les rues sombres de Washington, quelques plans glaçants (le Lincoln mémorial voyant des morts étalés devant la célèbre statue du 16ème président des Etats Unis avec le mot « purge » gravé en lettres de sang sur les colonnes est une pure réussite) ils sont présents, tout comme la violence MAIS, est surtout privilégié l’émotion qui, contrairement à d’autres films, tient un rôle primordiale dans celui-ci. On s’apercevra que pendant cette nuit de purge, même si beaucoup d’âme pervertie et folles en profiteront, d’autres ayant la bonté dans le sang feront preuve d’une belle solidarité et entraide vis-à-vis des plus faibles. Est donc pointé du doigt une fois encore l’évolution du comportement de l’être humain. Que les plus sensibles soient rassuré, même si le film comporte beaucoup de scènes d’action, la violence n’est que très peu détaillée, parfois même suggérée.
C’est plutôt le choc psychologique qui est là, mais physiquement, on aurait pu avoir bien pire avec ce genre d’intrigue (cf. la saga Saw ou Hostel). Avec ces purgeurs masqués et pour certains, costumés, règne dans les rues une ambiance carnavalesque morbide à souhait. En gros une fête d’Halloween pour les adultes avec autorisation de tout crime et homicide. Quand en plus on s’attaque et aux dérives des politiciens et aux dangers du fanatisme religieux, cet American Nightmare est bien loin d’être un simple film créé pour montrer un jeu de massacre avec effusion de sang.


Au final, encore une belle surprise pour ce troisième épisode. Beaucoup plus d’action, moins de temps de mort, un poil moins de violence, plus d’émotion, plus de terreur, une histoire et un contexte politique plus approfondis et intéressants, bien filmé, un thème encore bien exploité, un message d’espoir, des musiques aussi folles et terrifiantes que l’ambiance du film, des personnages attachants, un jeu d’acteurs juste, des rebondissements, beaucoup de stresse et de suspense, un esthétisme sale, dérangeant et glauque, American Nightmare 3 fait aussi bien que son prédécesseur.

Jay77
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le 23 juil. 2016

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Jay77

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