Conclusion de la trilogie "American Nightmare" débutée en 2013 (même si il y aura un quatrième opus sous forme de prequel ) , James DeMonaco rempile une troisième fois pour conclure une saga qui a beaucoup fait parler , et pas toujours en bien.
Nous allons suivre durant le film une sénatrice américaine anti - purge en lice dans la course à l'élection présidentielle qui va tenter de survivre durant cette nouvelle purge alors que ses opposants politiques tentent de la tuer.
Après un premier opus décevant mais qui comportait des qualités certaines et un deuxième foutrement bon , la saga s'achève (?) sur ce qu'elle fait de mieux et DeMonaco nous offre le meilleur épisode de la saga.
Au niveau de la réalisation , DeMonaco garde son savoir - faire pour filmer l'action , sans génie certes , mais avec une efficacité et une énergie indéniables. Le film prend à contre - pied les deux autres en obligeant ses personnages à fuir et non à se battre ( comme c'était le cas dans les deux autres ). Cela donne une tonalité différente au film , beaucoup plus calme et comportant moins de surprises et de scènes de tensions à un certain moment , car obligé de faire avancer son intrigue beaucoup plus présente que dans les deux premiers. Ici , on ne nous montre pas juste une survie , on nous montre aussi les enjeux et conséquences de cette survie. Là où le réalisateur exprime un certain talent , c'est dans la poésie macabre ambiante et pesante qui jonche le film çà et là de petites touches bienvenues et toujours inventives ( alors que c'est le troisième film ). Le film nous montre une violence cru et sec qui fait office à la fois de défouloir mais aussi d'élément clé de l'intrigue ( pour dénoncer quelque chose , il faut aussi le montrer dans tout ce qu'il représente de néfaste ).En cela , DeMonaco se révèle être plus un réalisateur de "moments" , quelqu'un qui se lance dans un film avec quelques scènes fortes qui vont baliser son film plus qu'un réalisateur qui se révèle créatif sur la durée.
Au niveau du scénario , la saga arrive enfin à concilier action , survie et histoire. Le problème étant que dans les autres films , le concept ne servait qu'à provoquer le film et à instaurer un décor bien précis. Là le film prend le temps de mieux expliciter le fonctionnement de la purge , nous montre pleins de points de vue divers et surtout se sert de la purge pour ce qu'elle représente et fait évoluer son histoire et ses personnages par rapport , là où , encore une fois , la purge ne servait que de prétexte dans les deux premiers films. Le film oppose donc les pro - purge et les anti - purge sur fond d'élection présidentielle ( la similitude des candidats et leur ressemblance avec les candidats de la véritable élection américaine en 2016 est à noter ) et s'ouvre à de nouvelles thématiques renforçant l'univers et apportant de nouveaux points de vue et idées pour relancer la saga. Le côté "miroir - inversé" du film par rapport à la réalité montre que la saga n'est pas totalement dans le faux et ça renforce indéniablement ce qu'on voit à l'écran. Les nouvelles thématiques sont très intéressantes dans ce qu'elles abordent ( la religion , la mentalité des gens ( les nettoyeurs durant la purge )) voire très originales ( le tourisme de masse pour participer à la purge ). Tout simplement , la forme et le fond se servent mutuellement.
Les acteurs sont pour la plupart bons et qu'il est plaisant de retrouver Frank Grillo et Edwin Hodge ainsi que de suivre l'évolution de leurs personnages ( cela apporte un côté cyclique à la saga ).
Bref , le meilleur opus de la saga qui arrive ( enfin ) à concilier la forme et le fond malgré quelques défauts ( manque de lisbilité et montage charcuté de certaines scènes d'action , certaines facilités scénaristiques ...) qui ne ternissent pas l'ensemble au final.