Un préquel sur un sujet de base d'une trilogie de films ? Voilà une bonne idée scénaristique pour ce qui est d'agrandir une franchise qui a énormément surpris tout un public, surtout quand on parle d'un contexte qui peut très bien se réaliser plus tard, en espérant que l'on n'arrivera pas à là. Nous avons visionné trois films qui ont montré d'une manière assez simple et efficace ce que certaines personnes seraient capables de faire pendant une nuit carabinée, où toute atrocités ou actes inhumaines sont commises pour soi-disant libérer la colère, la tension ou la rage accumulées pendant le reste de l'année.
Faire un film sur les origines de cette purge est une idée de génie, je dirais même que c'était nécessaire pour bien nous faire voir comment les gens ont réagi face à une telle mise en place politique aberrante, comment ils allaient l'accepter et comment ils ne pouvaient tolérer l'application d'un tel système qui ne peut venir que par un organisme politique corrompu. C'est un contexte très curieux, renforcé par le fait que cette production est particulièrement concentrée sur le territoire du Staten Island, un environnement où apparemment une grande majorité de la population est de couleur différente. Dès le début de la production, le film semble partir d'un bon point de départ.
La tension morale est constamment haute, tout dérapage urbain peut vite se produire et la violence peut frapper d'un moment à l'autre sans qu'on la voie venir. C'est un début que je m'y attendais, tout à fait conforme à mes attentes et très représentatif d'un États-Unis commandé par un groupe de politiciens prêts à appliquer une des solutions les plus hallucinantes de l'histoire pour ce qui est de faire baisser grandement le taux de criminalité. Bien que les personnages sont totalement insignifiants et pas très intéressants à suivre, on peut noter un comportement de ces derniers tout à fait convaincant, que ce soit dans le fait de faire telle chose pour de l'argent, de refuser de vivre dans la réalité ou de tuer avec autant de sauvagerie qu'un prédateur félin dans une jungle.
D'un côté, c'est ce que l'on devrait voir mais d'un autre, je ne suis pas vraiment satisfait de cette quatrième production qui aurait pu être traitée d'une autre manière. Je ne sais pas si c'est le fait que l'on ait changé de réalisateur ou pas mais je ne ressens pas les mêmes sensations que celles des autres films. Il y a un net manque de potentiel, le scénario semble légèrement parti en vrille pendant le visionnage et on regrette sérieusement que l'action ne soit pas aussi bien calibrée que celle des précédents films. J'ai également ressenti une lenteur assez soûlante pendant le visionnage, ça traîne pas mal sur des scènes plus ou moins inutiles et l’atmosphère n'est pas aussi sensible que celle des autres films.
Certaines scènes sont bien trouvées et intéressantes comme la scène de danse collective dans la rue qui représente clairement l'état d'esprit des habitants, ignorant tout à fait ce qui se passe, refusant même le fait qu'un tueur impitoyable et cruel se promène dans les parages. Je ne dirais pas autant pour les scènes mouvementées. Elles n'ont pas le même impact que celles des autres films, mise à part la séquence finale dans le bâtiment qui m'a pas mal fait penser à The Raid, avec un plan-séquence vraiment bien foutu techniquement et visuellement.
Bref, ce n'est malheureusement pas le peu de points positifs que je viens de vous en faire part qui va sauver cette production assez décevante dans l'ensemble, même si la mise en scène est très correcte et que le contexte est soigneusement respecté. Malgré le rythme qui est assez similaire à celui de certains films horrifiques, ce quatrième volet de la série Purge ne m'a pas paru très abouti, beaucoup trop légèretés à plusieurs endroits et il développe plus l'image d'un faux-thriller que celui que le public voulait probablement voir. 4/10
Vous voyez ça, c'est le premier... Je vais me faire un tas de fric !