J'étais si con que ça, à l'époque ?
Je ne vais pas taper sur la saga "American pie", ayant fait partie intégrante de ces jeunes puceaux suivant avec bonheur les aventures de Jim et compagnie, bavant plus que de raison sur les courbes affolantes de Shannon Elizabeth. D'autant que ces films, malgré leur qualité toute relative, restent d'une cohérence à toute épreuve, chaque épisode illustrant une étape importante dans la vie d'un être humain vivant dans un pays développé. Ce quatrième épisode (je ne compte pas les DTV), n'échappe pas à la règle, nous donnant rendez-vous avec les jeunes héros du premier opus, plus de treize ans après.
Jouant à fond la carte de la nostalgie et du tiroir-caisse, "American pie 4" amusera ceux et celles qui ont découvert l'original adolescents, et puis c'est toujours sympa de donner du boulot à un casting qui en a bien besoin (si l'on excepte Alyson Hannigan). Du moins pendant cinq minutes, le temps en fait d'un premier plan fort amusant et de découvrir ce qu'est devenu tout ce beau monde. Puis c'est le néant.
Hésitant constamment entre le délire régressif et une réflexion plus sérieuse sur le temps qui passe, les rêvent qui ne se réalisent pas totalement, "American pie 4" échoue sur les deux tableaux, se vautrant dans une série de gags gras aussi prévisibles que navrants, tout en nous assénant une morale typiquement hollywoodienne sur l'importance de ne pas baisser les bras ou sur le bienfondé de la famille et des amis.
Visuellement laid (comme dans toute comédie US actuelle, les comédiens ont le teint jaune), incroyablement flemmard et limite mensonger (une grande partie du casting original ne fait que passer), cette réunion risque de faire germer une question réellement flippante dans l'esprit des spectateurs de ma génération: "Suis-je véritablement trop vieux pour ces conneries ou nos références étaient déjà moisies à l'époque ?". Je préfère ne pas me poser la question.