Le mythe de la Légende .

Il y a maintenant depuis plusieurs décennies, des thématiques récurrentes dans le cinéma de Clint Eastwood, on peut citer en vrac : la vieillesse, la peur de disparaître et aussi les grands mythes Americain... en son temps le grand chef-d'oeuvre ultime et deffinitif qu'est Impitoyable réunissait tout ces thèmes là et en faisait une sorte d'oeuvre somme et testamentaire. Depuis Eastwood a réalisé bon nombres de films plus ou moins réussis qui reviendront inlassablement vers ses obsessions et notamment celle des grands mythes americains, car au fond c'est toute l'oeuvre de Eastwood qui est hantée par l'Amérique et tous ses mythes fondateurs. Alors quand il s'attaque a ce American sniper , il me semble que l'une de ses idées est de répondre à ses maîtres que sont Leone et surtout Ford , pour raconter une histoire a travers l'Histoire avec un grand H et ce n'est pas pour rien , à mon avis qu'il choisi ce personnage que l'on renomme la légende, car la grande ambition de son film n'est pas de raconter simplement cette histoire mais plutôt de dialoguer avec John Ford et son Liberty Valance qui concluė son film par la phrase " Quand la réalité dépasse la légende imprimons la légende " comme Ford Eastwood veut encrer son oeuvre dans l'histoire de l'Amérique et s'interroge sur la création des mythes et des légendes. Je sais que le film a pas mal divisé lors de sa sortie car certains veulent y voir un film patriotique, à la gloire de l'Amérique, mais aussi un film caricatural ne faisant pas beaucoup de place a l'ennemi et le représentant comme un barbare, je pense surtout que le propos de Estwood et ses ambitions ne sont pas d' ordre politique , mais plutôt donc cette idée de construction du héros, de la légende americaine , à travers la transmission, l'éducation, c'est alors que son film me semble plutot observer ou constater cela, que simplement glorifier son personnage.
D'ailleur je n'éprouve en regardant cet homme aucune ampathie ou antipathie mais j' y vois plus , quelqu'un qui c'est construit sur des valeurs que son père et son pays lui ont inculquées et rentrées dans la tête. Ce sniper se voit comme un sauveur qui n'a pas le choix.
Alors tour à tour le films abordera tous ces sujets et d'autres comme , le traumatisme et la réinsertion dans la vie sociale.
Le retour à la réalité du quotidien sera tellement douloureux, comme cette merveilleuse scene où après etre rentré d'Irak il ne rejoindra pas directement sa femme et son foyer squattant un bar comme un sas, perdu dans un no man's land entre la guerre et la vie de tous les jours, l'homme revient a la propre banalité de son existence en qualité d'humain et non plus de héros.
On pense aussi à la scène où il reproduira le mode d'éducation de son père,, en ammènant également son fils à la chasse . Comment ne pas voir a travers ces deux scènes des thémes communs mais surtout un dialogue appuyé avec le merveilleux Voyage ou bout de l'enfer de Cimino .
Alors que ce soit avec Ford ou Cimino , Eastwood s'interrogerra sur cette construction de la légende ou du mythe américain et quand il s'agira de l'imprimer , il restera interrogatif et ne prendra pas parti et restera sur le bord de la route comme tous ces Americains regardant passer le cercueil de la légende, car il choisira de nous livrer les images réels de la Television plutôt que de les refilmer et cela , c'est un vrai choix de cinéaste.