Film de guerre intimiste...
Etrange film qu'American Sniper...d'abord je passe de suite sur la fausse polémique concernant "le pseudo nationalisme" du film, je dirai pas plus que "Le soldat Ryan ou le jour le plus long", mais voilà quand on traite du moyen orient et dans une optique patriotique, ce qui est le cas de 80% des films américains, on est forcément taxé de facho ou d'islamophobe...mauvaise critique, car le film ne fait en aucun cas l'apologie de la guerre en Irak (bien contre mal à la G.W Bush), son point de vue est celui du soldat qui se bat pour se protéger et protéger ses hommes, Chris Kyle n'est pas un exemple, il n'est pas présenté comme tel, en difficulté dans son couple, en proie au doute et au syndrome post traumatique de la guerre.
Le film balance d'ailleurs entre deux réalités, celle de l'horreur, la guerre, le sang et la brutalité des combats, et celle de sa vie de couple qui suit finalement une courbe similaire, on est donc partagé entre plusieurs aventures. On se rend vite compte que le prétexte d'Eastwood est surtout de plonger dans l'intimité de Chris Kyle, de longs, lent et gros plan sur un Bradley Cooper puissance 10, il arrive à dégager une réel émotion derrière ce tueur froid au physique d'ours kodiak.
La faiblesse vient pourtant de cet équilibre, jamais Eastwood n'arrive à trouver le juste rythme nécessaire à son scénario, ce qui aurai pu faire de ce film un chef d'oeuvre lui échappe au final, c'est bien dommage, car rien à dire sur les acteurs et leur justesse. J'ajoute une dernière faiblesse aux scènes de combat, et à la mise en opposition avec un sniper Syrien presque inutile et le dernier tir fatal juste digne d'un plan "d'expandles".
J'ai tout de même et globalement aimé "American sniper", mais Eastwood maîtrise plus l'intime que l'action, ce qui créé un réel déséquilibre, loin d'être le meilleur de sa filmographie donc.