Mauvaise adresse
Amityville : La maison du diable fait partie de ces classiques du cinéma d’angoisse. Le film est tiré d’un livre, basé sur une histoire vraie alimentant de nombreuses rumeurs depuis des décennies...
le 3 juin 2020
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Je n'arrive pas trop à comprendre pourquoi une bonne partie des gens crache sur ce film. Franchement j'ai trouvé qu'il répondait à tous les critères pour en faire un bon film d'épouvante.
J'ai lu pas mal de critiques disant que le scénario est faible, désolé si je vous l'apprends mais cette histoire est tirée du bouquin possédant le même titre et écrit en 1976 par Jay Anson qui est lui-même tiré du témoignage de la famille Lutz qui a habitée cette maison à partir du 18 décembre 1975, ils en sont partis 28 jours après leur emménagement.
Selon leurs dires, peut-être un peu exagérés, mais surement pas entièrement faux, la maison serait hantée par une force démoniaque. La plupart des événements se déroulant dans le film viennent directement de ce qu'ils disent avoir vécu. Alors je veux bien admettre que le romancier et le réalisateur ont surement embelli les choses pour rendre le résultat plus impressionnant et je vous entends arriver de loin en disant que l'affaire était une supercherie, alors expliquez-moi pourquoi la famille Lutz sont-ils parti si vite en laissant une partie de leurs affaires derrières eux si tout ce qu'ils ont racontés était des conneries, car ça c'est un fait.
Bon, il faut quand même que j'avoue que je suis particulièrement sensible et intéressé par ce type d’événements surnaturels. J'ai trouvé que le film arrive parfaitement à retranscrire l'ambiance de l'affaire originale, mystérieuse et sordide.
Amityville ne s'attarde pas à vous envoyer des litrons de sang plein la tronche ou vous vriller les tympans avec des jump-scares, non, il mise tout sur une l'atmosphère inquiétante.
Rien que le premier plan nous plonge dans l'ambiance du film en nous montrant une image fixe de la maison déjà flippante à elle seule, il accentue l'angoisse de cette scène grâce à un filtre rouge et une musique inquiétante rappelant celle de Rosemary's Baby.
C'est assez intéressant comment Sturt Rosenberg, le réalisateur, arrive à faire de cette maison un personnage à part entière.
Grâce à de nombreux plans fixes de la façade maintenant devenue légendaire, dont les deux lucarnes font automatiquement penser à des yeux. Cet effet est amplifié par d'autres plans centrés sur les personnages humains filmés du point de vue d'un escalier, d'une fenêtre ou d'une porte.
Il arrive vraiment à nous faire penser que la maison agis et pense par elle-même. Dans les faits, au cours du film, elle arrive à influer sur les actes et les pensées des personnes qui l'habitent.
Je suis désolé, mais dans le genre terrifiant... et pour rien arranger, le diable est censé la possédée.
J'ai lu aussi pas mal de fois que le film était long et parfois chiant parce qu''il ne se passe pas grands choses. C'est faux, ces deux heures sont essentielles pour installer l'ambiance nécessaire dans le but que le film fasse son effet.
Les esprits démoniaques présents dans cette maison, effritent le moral des habitants au fur et à mesure. J'ai trouvé notamment que l'évolution et la descente aux enfers du père était très bien gérée, longue, douloureuse psychologiquement et inéluctable.
James Brolin joue parfaitement l'homme dont l'esprit part en guerre contre une force inconnue, impossible à arrêter et dont l'issue semble inévitable.
Amityville a aussi inspiré beaucoup d'autres films du même genre comme Shining (un peu), mais surtout et indéniablement Conjuring.
Qui sans Amityville, j'en suis sûr, n'aurait pas vu le jour, où sinon n'aurait pas ressemblé à ce qu'il est aujourd'hui. La trame narrative lui ressemble, les plans lui ressemble, même les actions et les événements lui ressemble. je vais vous donner un exemple pour démontrer mes paroles. Dans Conjuring, Lorraine Warren est affectée par la présence démoniaque même en dehors de la maison, ce point de vue était déjà traité 30 ans plus tôt dans Amityville, avec le prêtre qui tente d'aider la famille Lutz mais le démon le met hors d'état de nuire en arrivant à l'éprouver mentalement et physiquement.
Je ne veux pas cracher sur Conjuring car je l'avais trouvé correcte même si un peu kitsch, les jumps-scares trop présents et grossiers, la fin ridicule et le traitement de James Wan trop pompé sur les classiques du genre (Exorciste+Amityville=Conjuring) et pas très original.
Houlà, mais en fait j'ai tout détesté dans ce film... Non, la tension et l'atmosphère y étaient très bien gérées, exactement comme dans Amityville, sauf que ce dernier a su rester plus sobre et donc plus efficace.
Conjuring n'a pas su garder la tension intacte, tous ces moments d'angoisses s'écroulent sans cesse comme des soufflets avec un vieux monstre ridicule qui nous fait sursauter. Il est bien plus intéressant de suggérer, de ne pas savoir réellement ce qu'on a entendu, de ne pas connaitre l'entièreté du pouvoir de la maison. Car si l'on sait qu'elle ne peut nous atteindre moralement qu'en nous envoyant de faux monstres à la gueule, ce n'est pas assez sadique et minimise ses pouvoirs.
Alors, amateurs de jumps-scares et autres effets grossiers, je ne vous comprendrais jamais.
Amityville, c'est de la bombe!
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Créée
le 5 mars 2014
Modifiée
le 5 mars 2014
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