Ah, elle était flippante Cathy Bates ! Moche comme un pou, mais rayonnante dans sa folie, cohérente et surtout crédible en bigotte auréolée du titre de faiseuse d'anges anticipés. Amnesiac aimerait bien lui ressembler, et avoir un petit peu plus aussi, la jouer psychologie là où Rob Reiner, fidèle à Stephen King, traitait dans l'exercice de style d'un auteur en redressement personnel). Ici, il n'y a rien, le vide. On sent que ça cloche dès le départ (le type est seul dans une immense pièce vide décrite comme sa chambre), mais ça peine à se mettre en place. Puis très vite, ça dégénère en huis clos, avec madame qui devient encore pire que Gone Girl. Est-ce pour cela que le film va marcher ? Non, car les saillies de violence ont beau être impressionnantes sans trop jouer le voyeurisme (l'esthétique froide du film est d'ailleurs une réussite), l'incapacité du scénario à immerger le spectateur dans ses enjeux convenus lui ôte toute saveur. On ne sent jamais la moindre spontanéité, même quand la violence vient lancer le désespoir attendu. Il fallait davantage de matière dans la caractérisation des protagonistes pour obtenir la moyenne. En l'état, le film conserve une petite pirouette pour son final histoire de dire qu'on a tenter d'être virtuose, même si l'immersion a failli (rédhibitoire pour un thriller). Reste cette belle petite esthétique, au service hélas d'un casting plat et d'un scénario un peu trop lisse pour être relevé.