On peut s'agacer du jeu décalé et de la diction d'Emmanuelle Riva, bien souvent en décalage avec ce que son corps dit. Cela rend son personnage moins sympathique. Mais pourquoi le serait-il ?
Je me suis concentrée sur Georges, à la démarche bancale et aux bras raidis, qui prend son temps pour les gestes du quotidien, mais continue avec détermination à suivre la voie qu'il se trace. Dans Amour, c'est Trintignant qui se met à nu, Trintignant qui impose sa présence et sa grâce à chaque image d'un film qui repose en entier sur ses épaules. Il n'y a pas de mots pour évoquer cette voix merveilleuse, cette musique des mots, ce rythme si particulier nourri de douceur et de force.