The pineapple incident

Oui, j’ai vu un film avec Adam Sandler, sciemment, et de mon plein gré. J’ai du mal à supporter cet acteur, qui fait de la merde et s’en cache à peine ; il évoquait dans une interview qu’il considérait certains de ses films comme des vacances, raison pour laquelle il a suggéré que 50 first dates se déroule à Hawaii. Mais ce film m’intriguait par son pitch, un type qui rencontre une femme amnésique, et qui doit tenter de la reconquérir chaque jour.
Est-ce j’allais apprécier un film avec ce type dans le rôle principal ? Et surtout, est-ce que j’allais enfin voir une comédie romantique que je ne trouverais pas trop merdique ?

Bon, j’étais prêt à m’ouvrir au film, mais je me suis refermé dès le début. On veut nous faire croire qu’Adam Sandler est un PUA, qui séduit toute une série de femmes de passage à Hawaii pour leurs vacances. Il les laisse tomber au moment où elles repartent, en trouvant des excuses complètement connes.
Au bout de 2 minutes, je savais que j’allais détester ce film.
C’est lourd, les gags sont dignes de gamins, c’est toujours des histoires de fesses, bites et couilles qu’on désigne par des périphrases ridicules ("arrête de me casser les noix de coco"). Il y a du vomi aussi, évidemment ; du vomi de morse.
Le héros travaillant dans un parc aquatique, certains dialogues sont ponctués de reaction shots d’animaux, un truc digne de faire rire un public qui avoisine les 5 ans.
Et justement, on a régulièrement des gosses, les enfants du pote du héros, qui se forcent à rire à des trucs pas drôles, c’est insupportable, et j’ai l’impression que c’est une astuce typique des films de Sandler (cf Grown-ups) : faire rire les personnages pour donner l’illusion qu’on s’amuse dans ce film, que c’est drôle.

Et Sandler justement joue aussi de façon très puérile, on dirait un sale gosse dans un corps d’adulte.
Les personnages secondaires sont navrants, ils se résument à des clichés vivants, qui servent juste à fournir des gags toujours au ras du sol : ils ont un accent bizarre, ou sont d’une bêtise crasse. Et du coup, le héros se moque d’eux, notamment sa collègue qu’il traite comme si elle était un homme ; c’est insultant, mais c’est censé passer pour de l’humour.
En plus il y a Rob Schneider, qui joue un autochtone, avec un faux accent et un faux bronzage.
Il n’y a que Drew Barrymore qui s’en sort bien, c’est le seul personnage sans tares flagrantes, évidemment, vu que le protagoniste doit tomber amoureux d’elle. Je suis pas particulièrement attaché à l’actrice, mais son interprétation donne un certain charme à des répliques banales.

Le montage est un peu déstabilisant, les raccords sont placés à des moments étranges parfois. Mais je ne vais pas m’attarder dessus parce qu’au final c’était le cadet de mes soucis.
Le principe de 50 first dates est sympa, j’avais même presque envie de continuer le film juste pour voir comment c’était exploité, mais au bout de 30mn de blagues à la con je n’en pouvais plus. Et même quand on voit la routine de la fille amnésique, qui revit toujours le même jour, avec ses proches qui font semblant de réagir comme s’ils vivaient ça pour la première fois, c’est ennuyeux.